Entretien avec gilles michel, directeur général de Citroën
JA. Au-delà de ce prix, commercialement, le Nemo répond-il à vos attentes ? Combien pensez-vous en vendre en 2008 en France et en Europe des 27 ?
GM. On se trouve dans un marché qui est très différent en cette fin 2008 de ce que l'on imaginait être il y a un an au moment où on le lançait. En volume, à ce jour, nous avons pris à peu près 20 000 commandes pour le Nemo. C'est pas mal. Sa part de marché dans le segment des fourgonnettes utilitaires est de 4 %. Et je ne parle pas encore de Nemo Combi, que nous avons lancé dans quelques pays pendant l'été, et qui arrive en France ce mois-ci. Donc il ne figure pas dans les statistiques. En même pas une année pleine, les résultats sont tout à fait conformes à nos objectifs et cela a permis à Citroën d'augmenter sa part de marché sur le segment des fourgonnettes qui a progressé d'un point. Ces premiers résultats, après quelques mois de commercialisation, démontrent également que la stratégie fonctionne. Et la stratégie consiste à enrichir l'offre pour mieux couvrir le segment et pour élargir la position commerciale. Sur le segment des fourgonnettes, notre offre est donc Nemo plus Berlingo Origin et Berlingo First. Et cette offre 2009 me permet d'envisager une croissance de la part de marché significative sur le segment des fourgonnettes. Cette croissance je la vois déjà à fin juillet alors que tout le scénario n'est pas encore développé.
JA. Maintenant que Citroën est pourvu d'une gamme très complète, comment se poursuivra l'offensive sur le marché des VUL ?
GM. Il y a deux réponses et la principale est une réponse commerciale. Maintenant qu'il y a les produits, il faut s'assurer que la présence commerciale permet le développement du produit. Nous avons donc un plan structuré, organisé de développement de l'offre pour les entreprises, pour les VUL en particulier. Il s'agit d'une mise en place accélérée de points de vente dotés d'un pôle spécialisé "entreprises" qui sera à partir de 2009 labellisé et identifié en tant que telle. Nous annoncerons tout cela au début de l'année prochaine. L'idée est d'exprimer aux entreprises que, dans ces concessions, elles trouveront ce dont elles ont besoin. C'est-à-dire des vendeurs spécialisés, des stocks suffisants, des véhicules de démonstration, une offre de véhicules transformés, une offre de financement spécialisée, de la transaction sur Internet correspondant à leurs besoins, une réception en atelier dédiée… Cela ne veut pas dire que ça n'existe pas aujourd'hui, cela existe, sauf que nous sommes en train de formaliser, dans l'ensemble des pays européens, les exigences correspondant à cette offre entreprise. Ensuite, il y a des évolutions produits en tant que telle, nous avons d'autres projets complémentaires mais il est un peu trop tôt pour en parler. Je crois que nous avons des aménagements et des améliorations à faire qui tournent autour de deux besoins qui sont très croissants en entreprises : une offre environnementale performante et des services liés à la gestion des flottes, à la géolocalisation, la télémaintenance… Il y a dans les entreprises une demande de services pour les aider dans l'optimisation et la gestion des coûts de leur parc. Qui mieux que nous, constructeur, est positionné pour faire ça ? Nous avons donc des offres qui sont en train de se développer.
JA. Le gouvernement a récemment évoqué la possibilité d'une extension de l'écotaxe sur les VUL. Etes-vous favorable au déploiement de cette mesure ?
GM. Je ne vais pas me prononcer sur la pertinence de mettre une taxe complémentaire, ce qui me paraît être cohérent est que l'offre de Citroën doit être performante sur le CO2. Dans le secteur des VUL, les considérations de bonnes gestions rencontrent les considérations écologiques. Offrir une voiture qui consomme moins, c'est offrir une voiture qui coûte moins à l'entreprise, c'est une voiture qui sera plus performante d'un point de vue environnemental et, là, l'argument économique peut être entendu par l'entreprise. Et Nemo, de ce point de vue-là, est parfaitement adapté à une partie de l'évolution de la société.
Photo : Le dérivé VP du Nemo, le Concetto, arrivera dans les prochains jours dans le réseau Citroën.
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