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Constructeurs

Edito - L’indice PSA

Publié le 23 juillet 2012

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Ne jouons pas aux vierges effarouchées, l’annonce officielle d’un plan social d’envergure chez PSA était attendue de longue date.

Comme nous l’écrivions fin 2011 (voir l’édito du JA n° 1148), la direction du groupe, par la voix de Philippe Varin, avait même méticuleusement soigné son storytelling : entretien inquiet dans Les Echos, vraies-fausses fuites à la CGT, déclarations alarmistes à l’ouverture du Salon de Francfort, estimations du nombre de licenciements jetées en l’air… Acta est fabula.

Ne faisons pas non plus semblant de jouer aux Candide, les gesticulations de la nouvelle majorité resteront tout aussi stériles que celles de l’ancienne. Abusus non tollit usum.

PSA étant l’indice d’un cancer menaçant une filière vieillissante, reste à attendre le nouveau Plan pour l’automobile, mais avec vigilance et surtout, exigence. En effet, le gouvernement de François Fillon avait réagi dans l’urgence, et certains ne manquent pas de souffle en condamnant rétrospectivement la prime à la casse, mais il avait aussi mis en place des outils destinés à pérenniser la filière : FSI, FMEA, PFA, etc. On ne voit pas ce qu’un nouveau Plan pourrait empiler sur le mécano, sauf à diagnostiquer que lesdits outils font preuve d’inefficacité. Certaines questions pourraient aussi être attaquées frontalement. Au niveau des surcapacités, faire le tri en toute transparence entre ce qui relève du conjoncturel et du structurel. Quitter le seul champ national pour raisonner à l’échelle de la zone EuroMed et évoquer certains choix de constructeurs empreints de duplicité et bien entendu, la mécanique globalement enrayée de la croissance, notamment à l’est.

Enfin, concluons dans les pas de René Girard sur la question du bouc émissaire. La famille Peugeot est montrée du doigt : elle a certes été parfois frileuse ou hésitante, mais elle a su évoluer, le rapprochement avec GM en témoigne. Quant à Philippe Varin, c’est lui faire porter un chapeau un peu grand. Même si son cas révèle deux maux français. Comme me le disait avec humour un capitaine de vaisseau à la retraite : “il n’y a que dans la Marine qu’on sait utiliser les X, on exploite leurs immenses compétences, mais on ne leur donne pas le commandement”. Par ailleurs, la France ne fait pas assez confiance aux hommes de “produits”, cette valeur chérie par Bob Lutz ou Ferdinand Piëch

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