Edito : Comme une Tesla dans un magasin de porcelaine

Naturellement, il existe une querelle entre les apôtres de la marque et ses détracteurs, mais mettons-la de côté. Ce qui frappe le plus avec Tesla, c’est la rapidité avec laquelle la marque a pris de l’ampleur et les recettes utilisées à cette fin.

Tout d’abord, en adéquation parfaite avec l’époque, on trouve un individu, un seul, Elon Musk. Charismatique, il incarne la marque comme le faisait Steve Jobs pour Apple, la référence étant d’ailleurs assumée. Comme Jobs, Elon Musk se déleste des oripeaux de financier et de carnassier… il est là pour améliorer nos vies, voire pour les changer ! Avec Tesla, sur fond d’enjeu vital et moral pour sauver l’environnement, il poursuit le but de nous donner la liberté de choisir entre des voitures propres et les autres. Le luxe qui se démocratise par le Bien, faisant s’évaporer la question de l’argent, c’est aussi l’exposition sur les gemmes de Cartier ou dans un autre registre, le Louvre d’Abu Dhabi. En plus, il y a un parfum de mousquetaires dans l’affaire, malgré l’accord avec des majors du secteur et des milliardaires. Le tour de force est remarquable et il s’appuie bien entendu sur l’incontournable valeur de l’innovation. Avérée ou non, peu importe, elle est reconnue. Tout y est, propulsion électrique, ordinateur central, intervention à distance sur les véhicules grâce à la couche logicielle, services “cinq étoiles”. Du coup, Tesla intrigue, inspire même d’autres acteurs plus établis. Surtout que la marque fait grand bruit en sautant la case de la distribution traditionnelle. Les concessionnaires sont relégués dans le monde d’hier, place à internet et aux temples de marque dédiés au bien-être plus qu’aux transactions mercantiles ou techniques. Sujet sensible, l’étalage de porcelaine en tremble. Bref, l’envol est parfait. Reste à attendre le coup d’après, à savoir la moyenne série et l’alimentation continue du fameux univers de marque.