S'abonner
Constructeurs

Dieselgate : neuf ans après, le procès de l'ancien PDG de Volkswagen s'ouvre

Publié le 3 septembre 2024

Par Thomas Blanc
3 min de lecture
Martin Winterkorn, ex-président du directoire du groupe automobile allemand Volkswagen entre 2007 et 2015, a vu son procès s'ouvrir le 3 septembre 2024. Durant neuf mois, le tribunal de Brunswick, en Allemagne, sera chargé de juger son degré d'implication dans le scandale du dieselgate.
dieselgate martin winterkorn procès volkswagen
Martin Winterkorn a dirigé Volkswagen de 2007 à 2015, puis a démissionné après l'éclatement du scandale. ©JA

Neuf ans durant, de 2006 à 2015, à raison de plus d'un million de véhicules par an, telle est l'ampleur de la fraude de Volkswagen qui a truqué les moteurs de ses véhicules pour qu'ils affichent des niveaux de pollution en émissions d'oxydes d'azote bien inférieurs à la réalité, une affaire nommée depuis par la presse, "le dieselgate".

 

Le PDG de l'époque, Martin Winterkorn (2007 à 2015 à la tête du groupe), voit son procès s'ouvrir ce mardi 3 septembre 2024 à Brunswick, en Allemagne, pour établir son degré d'implication dans cette affaire.

 

Âgé aujourd'hui de 77 ans, la santé fragile de l'ex-dirigeant a déjà conduit la justice à reporter son procès de plus de trois ans.

 

Plusieurs chefs d'accusation

 

Dans le cadre du procès qui s'ouvre aujourd'hui, et pour les neuf prochains mois, la cour interrogera Martin Winterkorn sur la réelle date à laquelle ce dernier a pris connaissance de la tromperie à grande échelle et sur la manière dont il en a géré les conséquences avant et après sa révélation.

 

La justice allemande l'accuse entre autres de "fraude en bande organisée". En effet, la dissimulation des véritables émissions d'oxydes d'azote ayant commencé avant son arrivée à la tête du groupe, la justice l'accuse d'avoir pérennisé ce dispositif logiciel illégal en toute connaissance de cause.

 

La cour lui demandera également de se justifier sur ses faux témoignages devant une commission d'enquête parlementaire en 2017, où il a déclaré n'avoir appris l'existence des dispositifs truqués qu'en septembre 2015. L'accusation affirme qu'il était au courant des faits, plus tôt cette année-là.

 

Il est également poursuivi pour manipulation de marché en tentant, via diverses stratégies, de réduire l'impact de la déflagration sur le cours de l'action en Bourse du groupe Volkswagen.

 

Procès à un moment critique pour Volkswagen

 

Sous sa direction, le groupe et ses marques VW, Audi, Skoda et Bentley, entre autres, est passé de 330 000 à plus de 600 000 employés, et les ventes ont grimpé de 6,2 à 10 millions de véhicules dans le monde.

 

Depuis 2015, le groupe de Wolfsbourg a dû débourser environ 30 milliards d'euros en remboursements, dédommagements et frais judiciaires, principalement aux États-Unis où le groupe a plaidé coupable de fraude et d'obstruction à la justice.

 

De plus, le procès se tient au lendemain d'une annonce difficile pour le groupe. Lundi 2 septembre, Volkswagen a prévenu le gouvernement allemand qu'il envisage de mettre fin à son programme de sécurisation de l'emploi, ouvrant la voie à des fermetures d'usines dans le pays.

 

A lire aussi : Volkswagen envisage de fermer des usines en Allemagne

 

Seul haut dirigeant de Volkswagen Group jugé à ce jour, l'ancien PDG d'Audi Rupert Stadler a été condamné en juin 2023 à Munich à une peine de prison avec sursis et à une amende de 1,1 million d'euros. (Avec AFP)

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle