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Constructeurs

Dans les entrailles du Nouveau Master

Publié le 26 février 2010

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Quelques semaines après la polémique qui a entouré l'éventuelle fabrication de la Clio 4 en Turquie, Renault s'est tourné sur un terrain plus consensuel en "ouvrant" les portes de son usine de Batilly (54) qui a commencé...
...la production exclusive de la troisième génération de Master.

"Nous nous concentrons en France sur la production de véhicules à valeur ajoutée. Le VUL est un des piliers de la profitabilité de Renault avec la Logan et la Megane", explique Jean-Christophe Kugler, directeur de la division véhicules utilitaires. Le VUL représente aujourd'hui 11 % de la production totale du groupe français. Du haut de ses 22 % de parts de marché en France, le nouveau Master, dont la commercialisation est prévue pour avril, est une des pierres angulaires du plan produits du constructeur en 2010. Le Master deuxième génération a débuté sa carrière en 1997 et s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires dans 45 pays. Ce véhicule a connu trois phases d'évolution ces dernières années et cédera sa place dans quelques semaines au Nouveau Master. Le lancement de ce véhicule, annoncé en 2006, a nécessité un investissement de 151 millions d'euros dont une grosse partie a été destinée aux départements tôlerie et peinture de l'usine SoVAB de Batilly. "Renault a installé une toute nouvelle ligne de près de 250 robots capables de produire les 350 variantes de Nouveau Master", se félicite le constructeur.

360 véhicules conçus par jour dont 100 Nouveau Master

L'investissement a été humain, également, avec la mise en place de 43 400 heures de formation pour les agents de fabrication et 22 000 heures pour le personnel de maintenance. Nouveau Master est produit dans les mêmes bâtiments que son prédécesseur mais suit un parcours différent dans le département tôlerie en raison des process différents. Sa production va s'échelonner jusqu'à fin octobre selon une vague de cinq lots. Les lots 1, 2 et 3 devraient couvrir environ 75 % du mix de vente. A ce jour, 100 nouveaux modèles sont produits quotidiennement sur les 360 unités que fabrique l'usine en moyenne, à raison de 5h de production par véhicule. Dans le cadre de la collaboration industrielle avec Opel (le Trafic est conçu dans l'usine de Luton du groupe GM), le fourgon Movano du constructeur allemand sort également des chaînes de montage de Batilly et représente 22 % de la production. La différence entre les deux versions, peu évidente, se fait au niveau de capot et des badges.

En 2010, Renault envisage de produire 92 000 véhicules dans son usine de Meurthe-et-Moselle. Le Master ancienne génération ne sera plus commercialisé en fin d'année sur les marchés européens et poursuivra sa route sur les marchés d'Amérique du Sud (il est aussi produit au Brésil).

Batilly et Master, une union vieille de 30 ans

L'histoire du fourgon lourd de Renault est étroitement liée à l'usine SoVAB, implantée à Batilly (54), où il est produit depuis 1980. L'usine fêtera d'ailleurs ses trente ans en juin prochain. Avec 2 340 salariés, dont 9 % de femmes, et ses 101 hectares de superficie, l'entreprise est le premier employeur du département de Meurthe-et-Moselle (54) et s'appuie sur 146 fournisseurs implantés dans un rayon inférieur à 300 km. L'usine de Batilly a atteint son pic de production en 2006 avec plus de 123 000 unités. En 2007, 70 % des volumes fabriqués ont été commercialisés hors de France. Sa capacité est de 140 000 unités avec trois équipes. Les espoirs de record fixés en 2008 ont vite été balayés par la crise et seulement 59 467 unités ont été fabriquées l'an passé.

Depuis un an, l'usine tourne en deux équipes, soit une capacité de 400 véhicules par jour et 90 000 sur une année. Les contrats des intérimaires n'ont pas été reconduits dès la fin d'année 2008. Si l'entité n'a pas subi de plan social, elle a totalisé 34 jours de chômage technique en 2009, dont 10 jours liés à des retards de fournisseurs. L'usine s'est surtout efforcée de confier à des salariés des tâches qui étaient auparavant sous-traitées, comme certaines opérations de maintenance d'emballage ou encore la fabrication en interne de chariots. Résultat, Batilly a amplement participé de la politique d'amélioration du "Free cash flow" (flux de trésorerie disponible) prônée par les dirigeants de Renault avec un gain de 30 millions d'euros en 2009. Et continue de chercher des nouveaux projets de ce type pour améliorer le cash de Renault.

Photo : Nouveau Master sera désormais proposé en version propulsion qui devrait représenter 20 à 25 % du mix de vente.

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