Dakar : Le roc Mitsubishi

...qui, dans le rôle du lièvre, vient de revivre à ses dépens la célèbre fable de La Fontaine. Flash back. A Lisbonne, Ari Vatanen aborde un gué un peu vite, noyant le moteur Diesel de son Race-Touareg 2. Bilan, 1 h 30 de retard sur les leaders ! Qu'importe, ses coéquipiers ont pris les commandes du rallye et après trois spéciales, Sainz, De Villiers et Sousa occupent les trois premières places du général. Par la suite, dans l'étape Atar-Tichit en Mauritanie, une Durit de direction assistée lâche sur la voiture du double champion du monde des rallyes, qui perd une heure et se retrouve 4e du général. Pour lui, tout est encore possible. A ce moment, Giniel de Villiers avait déjà pris le relais en tête. Affichant leurs performances, les Race Touareg 2 signent 6 victoires sur 8 possibles avant la fatidique étape de Tichit-Néma. Là, le même mal frappe successivement la voiture du sud-africain, puis celle du Madrilène : rupture d'un basculeur d'arbre à cames. Les deux Race Touareg sont remorqués jusqu'au bivouac et plongent au classement. Le vent vient de tourner définitivement en faveur de Mitsubishi dont les voitures, pourtant, ne sont pas à l'abri de problèmes mécaniques. De fait, l'embrayage du Pajero Evo 3 de Peterhansel lâchera à deux reprises, obligeant son pilote à le remplacer… en seulement une quinzaine de minutes ! Chapeau bas aux techniciens de Mitsubishi et en particulier au français Thierry Viardot, directeur technique de l'équipe. Et voilà comment, sans remporter la moindre spéciale (Sainz, finalement 9e, signera trois scratch d'affilée), Stéphane Peterhansel (associé à Jean-Paul Cottret) remportera son 3e Dakar en auto, devant son coéquipier Luc Alphand (associé à Gilles Picard) et Jean-Louis Schlesser (associé à Arnaud Debron), toujours opportuniste avec son buggy. Maigre consolation pour Volkwagen, qui termine 4e grâce à l'équipage Miller-Pitchford. En T2, victoire de l'équipage japonais Jun Mitsuhashi/ Akira Miura sur Toyota Land-Cruiser (Auto Body).

M.D.