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Constructeurs

DaimlerChrysler lâche Mitsubishi

Publié le 30 avril 2004

Par Tanguy Merrien
3 min de lecture
A la surprise générale, DaimlerChrysler a annoncé renoncer à renflouer financièrement son partenaire japonais en difficulté, Mitsubishi Motors, dont il détient 37 % du capital. Cette décision a entraîné la démission de Rolf Eckrodt, CEO de MMC, et pourrait ouvrir la voie à un désengagement...
A la surprise générale, DaimlerChrysler a annoncé renoncer à renflouer financièrement son partenaire japonais en difficulté, Mitsubishi Motors, dont il détient 37 % du capital. Cette décision a entraîné la démission de Rolf Eckrodt, CEO de MMC, et pourrait ouvrir la voie à un désengagement...

...complet de DaimlerChrysler. De son côté, le constructeur japonais devrait rapidement présenter un plan de redressement.


Coup de semonce dans le milieu automobile mondial et dans l'univers des grandes alliances entre grands constructeurs depuis la décision prise par DaimlerChrysler, contre toute attente, de retirer son soutien financier à son partenaire Mitsubishi Motors Corporation (MMC), dont il détient 37 % du capital. Le constructeur japonais, lourdement endetté est confronté à un fort recul de ses ventes et prévoit une perte annuelle de près de 600 millions d'euros sur l'exercice fiscal en cours. DaimlerChrysler travaillait ainsi depuis plusieurs semaines sur un plan de sauvetage de son partenaire nippon, mais a préféré reculer devant l'importante augmentation de capital que nécessitait cette opération. On évoquait, en effet, une recapitalisation d'un montant de 5,5 milliards d'euros (750 milliards de yens), dont 3,5 milliards d'euros (450 milliards de yens) à la seule charge du géant germano-américain. "Le directoire et le conseil de surveillance de DaimlerChrysler ont décidé lors d'une réunion extraordinaire de ne pas participer à l'augmentation de capital de Mitsubishi Motors Corporation ainsi que de mettre fin à tout soutien financier supplémentaire", a simplement communiqué le groupe DaimlerChrysler pour expliquer cette décision.





FOCUS

Chiffres clés


  • 1 537 469 unités : la production mondiale de Mitsubishi en 2003
  • 213 700 unités : les ventes de Mitsubishi en Europe en 2003
  • Quid de la participation de DaimlerChrysler dans le capital de MMC ?

    La décision de DaimlerChrysler de ne pas recapitaliser le constructeur japonais a entraîné la démission immédiate du dirigeant de Mitsubishi Motors Corporation, Rolf Eckrodt, arrivé à la tête de MMC en 2001, lors de la prise du capital du japonais à hauteur de 37 % par DaimlerChrysler. Une décision qui couronnait à l'époque la politique d'expansion internationale de Jürgen Schrempp, trois ans après la constitution du géant DaimlerChrysler. Aujourd'hui, cette stratégie, qui devait entre autre renforcer l'implantation du groupe en Asie, semble sérieusement mise à mal. Toutefois, rien n'indique pour l'instant que le groupe germano-américain se soit décidé à se retirer du capital de Mitsubishi Motors Corporation, bien que le retrait du soutien financier à son partenaire nippon risque de plonger celui-ci un peu plus dans les difficultés.
    Dans l'immédiat, l'actuel directeur financier de MMC, Keiichiro Hashimoto, assurera l'intérim en remplacement de Rolf Eckrodt, tandis que Yoichiro Okazaki (P-dg de Mitsubishi Heavy Industry) devrait travailler à la constitution d'un nouveau plan de redressement autour des trois grandes filiales du groupe, Mitsubishi Heavy Industry, Mitsubishi Corporation et The Bank of Tokyo Mitsubishi.

    Quelles conséquences ?

    "Il est encore trop tôt pour savoir quelles vont être les conséquences de cette décision et également trop tôt pour la commenter", a-t-on simplement indiqué du côté MMC France, ajoutant "qu'il est préférable de connaître la nature du plan de redressement avant d'en tirer quelconques conclusions. Il faut également rappeler que la relation entre DaimlerChrysler et Mitsubishi est contractuelle, et ce pour plusieurs années." Ce qui ne devrait rien changer aux accords déjà en place, à commencer par la production de la Colt (dont la sortie est prévue en juin) et de la Smart Forfour sur une plate-forme commune dans l'usine de Born, aux Pays-Bas, détenue à 100 % par Mitsubishi.
    Guère plus de commentaires du côté de Rocquencourt où DaimlerChrysler France signale que "cette décision, prise en haut lieu, reste d'ordre financier et ne changerait rien à l'heure actuelle". Aucuns changements ne sont donc à attendre au niveau de la distribution en France pour les deux uniques investisseurs communs (à Lyon et Bordeaux) Mitsubishi-Chrysler. 


    Tanguy Merrien

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