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Constructeurs

Comment Renault a déjoué la crise européenne

Publié le 26 février 2013

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
Mis à mal sur le Vieux Continent, le groupe a néanmoins dégagé un bénéfice net de 1,7 milliard d’euros ainsi qu’un flux de trésorerie positif. Ses alliés et ses ventes Monde y sont pour beaucoup…
Carlos Ghosn, président du groupe Renault.

“Dans un environnement automobile mondial contrasté, Renault a bénéficié de la croissance des marchés hors d’Europe, qui représentent plus de la moitié de ses ventes. En Europe, dans un contexte très difficile, le groupe a maintenu une politique commerciale rigoureuse et a amorcé le renouvellement de sa gamme… Renault bénéficie aujourd’hui d’une situation financière saine”, a ainsi résumé Carlos Ghosn, président du groupe Renault, lors de la présentation des résultats financiers du constructeur. En somme, du bon et du moins bon.

En effet, sur l’ensemble de l’exercice 2012, le groupe Renault a dégagé un résultat net positif de 1,735 milliard d’euros, en baisse de 15 %, pour un chiffre d’affaires de 41,27 milliards d’euros, en recul de 3,2 %. Si le bénéfice net reste donc positif, et ce en dépit d’un environnement économique contrasté, il le doit avant tout à la forte contribution de ses alliés Nissan et Avtovaz, à la plus-value de cession de 924 millions d’euros liée à la vente de la participation de Renault dans le groupe AB Volvo et, enfin, aux ventes hors Europe en forte progression de 9,3 %. Mais nous reviendrons sur les résultats commerciaux.

Un résultat d’exploitation divisé par dix

Ainsi, si les résultats demeurent positifs, ils ont toutefois été mis à mal en 2012, à l’image du résultat d’exploitation divisé par 10 entre 2011 et 2012, lequel est passé de 1,22 milliard d’euros à 122 millions d’euros. “Une baisse qui s’explique notamment par des charges de restructuration”, a notamment expliqué Dominique Thormann, directeur financier du groupe. Quant à la marge opérationnelle de l’automobile, elle est ressortie négative à hauteur de - 25 millions d’euros, contre + 330 millions d’euros un an auparavant. Pour l’ensemble de la marge opérationnelle du groupe, celle-ci diminue de 362 millions d’euros en 2012, à 729 millions d’euros (1,8 % du CA), contre 1 091 millions d’euros en 2011 (2,6 % du CA).

Renault désendetté

Malgré ces reculs, Renault a toutefois pu, d’une part, “entièrement” se désendetter pour disposer d’une position nette de liquidités de 1,49 milliard à fin 2012 et, d’autre part, dégager un free cash flow opérationnel (N.D.L.R. : capacité d’autofinancement) de 597 millions d’euros “pour la quatrième année consécutive”, a d’ailleurs salué Carlos Ghosn.

Le président du groupe Renault espère ainsi profiter de ces résultats pour relancer la machine industrielle et commerciale, et ce en dépit de la crise. “Nous avons besoin de profit pour maintenir du free cash flow et, pour cela, il faut une discipline opérationnelle”, a-t-il commenté. La restructuration du groupe et le programme de réduction des coûts engagés par le constructeur vont donc se poursuivre (583 millions d’euros en 2012), mais il conviendra également de repartir vers des objectifs commerciaux plus ambitieux.

Ne pas abandonner l’Europe

On l’a dit, les ventes hors Europe ont progressé de 9,1 %, notamment sur les marchés émergents comme la Russie, le Brésil, l’Argentine, voire l’Inde où le constructeur s’est engagé à gagner des parts de marché à l’avenir. Le constructeur table sur une croissance du marché automobile mondial de 3 %, essentiellement alimentée par le dynamisme de ces pays émergents. En attendant la Chine, où la marque Renault n’est pas encore vraiment représentée (seuls 29 724 VN commercialisés en 2012…), les ventes totales monde ont cependant quelque peu reculé l’an passé, de 6,3 %, à 2,55 millions d’unités. En effet, celles-ci ont été largement affectées par le marché européen où le constructeur a essuyé un recul de 18 %, à 1,27 million d’unités. En dépit d’un marché incertain en 2013 et à moyen terme (prévisions de marché à - 3 %), Carlos Ghosn se refuse à abandonner ses ambitions, rappelant que “l’Europe demeure un marché clé, où la marque doit redevenir deuxième marque continentale. Pour ce faire, à nous de progresser dans plusieurs domaines”. Pour y arriver, le constructeur pense notamment au développement de la gamme avec une offensive produits (Captur, Clio RS, Clio Estate, Scenic X-Mod, Logan, Sandero Stepway…), à l’amélioration de la compétitivité industrielle et à la poursuite du développement de la gamme électrique pour laquelle Carlos Ghosn a maintenu des objectifs (N.D.L.R. : 10 % du parc en 2020) tout en rappelant qu’il fallait “développer les structures plus rapidement”. Si les éléments jouent en sa faveur, le constructeur espère “renouer dès 2013 avec la croissance”, a conclu Carlos Ghosn.

 

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