Citroën C4 : Pour faire face
Souvent, nous faisons de la continuité stylistique un atout. Notamment chez les constructeurs allemands. La C4 cuvée 2015 joue clairement dans cette veine, mais peut-être un peu trop. Est-ce les difficultés de PSA, la redéfinition de la marque ou l’émancipation de DS, mais toujours est-il que la C4, pourtant lancée en 2010, s’offre un facelift a minima. Après cinq ans de bons et loyaux services et 450 000 unités produites, presque un cycle de vie aujourd’hui, la berline aux chevrons évolue très peu visuellement. Heureusement, techniquement, la mise à jour est plus large. Cette cuvée 2015 répond notamment au besoin de connectivité, avec l’arrivée d’un écran tactile 7 pouces et de la Connect Box, et à la norme Euro 6 avec de nouvelles mécaniques. Elle gagne aussi quelques “Assist”, comme l’accès et le démarrage mains libres, le contrôle de traction intelligent ou encore l’avertisseur de franchissement de ligne et la surveillance des angles morts.
L’essence n’a pas dit son dernier mot
A l’image des DS3 et DS4, ses cousines plus huppées, la C4 hérite des nouveaux blocs optiques et des feux arrière tridimensionnels. Extérieurement, ce sont les seuls changements avec des poignées de portes noires et deux nouvelles teintes de carrosseries. Dans l’habitacle, pas de révolution non plus, mais l’arrivée de l’écran tactile a naturellement demandé une réorganisation de la console centrale, qui devient plus épurée. Le confort et l’agrément de conduite, déjà salués par le passé, peuvent encore l’être. En effet, avec les nouveaux blocs BlueHDi et PureTech, notamment le 130 ch, maintenant associé à une boîte automatique 6 rapports, la C4 se bonifie et surtout revient pleinement dans la course à l’efficience. Bien que les HDi 90 (106 g/km) et e-HDi 115 (97 g/km) demeurent au catalogue un temps, avant d’être remisés cet été, Euro 6 oblige, les BlueHDi 100 et 120 ch, avec leurs versions à 86 et 93 g/km, vont vite les faire oublier, d’autant qu’en plus de la performance environnementale, l’agrément y gagne. Même chose avec le bloc PureTech 110 ch (112 g/km) qui n’aura pas de mal à éclipser le VTi 95 (140 g/km). La version 130 ch du trois cylindres, déjà sous le capot avant le facelift, gagne avec bonheur la boîte automatique Aisin que PSA est en train de monter sur de nombreux modèles et qu’il a baptisée “EAT6”. Elle sera d’ailleurs également associée d’ici peu avec le nouveau 1.6 BlueHDi. En attendant, cette offre essence/boîte automatique pourrait faire évoluer le mix. En effet, ce type de carburant pourrait représenter jusqu’à 30 % des modèles livrés, contre à peine plus de 5 % aujourd’hui. Ainsi, le bloc PureTech 130 BVM pourrait s’adjuger 12 % des ventes, le 130 BVA 9 % et le 110 BVM 9 % également. Pour témoigner de ce rééquilibrage, les ventes du C4 Cactus THP 110 ont dépassé les prévisions de Citroën avec plus de 50 % du mix jusqu’ici. En revanche, sur le seul canal des professionnels, qui représente tout de même une vente sur deux de la C4, le Diesel devrait rouler en maître. Notons à ce sujet que Citroën France n’a pas ouvert sa finition Business aux moteurs essence, mais il pourrait le faire quasi instantanément, en cas de demande, car ces versions sont déjà au catalogue dans des pays comme l’Allemagne ou la Suisse.
Des ambitions plus que mesurées
De quoi retrouver de l’ambition ? Pas vraiment puisque Citroën, après 80 000 berlines écoulées en 2014, dont 26 150 en France, table sur 60 000 unités cette année, dont 24 000 en France. La C4 ne sera donc pas le vecteur de croissance de Citroën en 2015. Il faudra plutôt regarder du côté des C4 cactus, C1 ou C4 Picasso qui ont tous enregistré de bons chiffres jusqu’ici. Mais il n’est pas impossible qu’une des berlines produites en 2015 sur le site de Mulhouse soit la cinquante millionième Citroën depuis la création de la marque. Les marketeurs n’apprécieraient sans doute pas car Citroën est aujourd’hui en pleine mutation, avec le C4 cactus comme étendard. Un nouveau Citroën centré sur le design, le bien-être et la technologie utile. Les trois marqueurs de la marque qui seront déclinés dans la future gamme, qui comptera 7 modèles en 2022, contre 15 en 2014. En attendant, le C4 Cactus s’est vendu à plus de 46 000 exemplaires depuis son lancement, un chiffre conforme à ses attentes, à l’exception de l’Allemagne, affirme le constructeur qui a noté un vrai besoin de réassurance pour des clients. Certains hésitent, sans forcément aller à la concurrence, et attendent les retours des premiers possesseurs pour trancher.
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EN BREF - La C4
Date de lancement
Mars
Segment de marché
Berlines compactes
Objectif
60 000 unités dont 24 000 en France
Principales concurrentes de la C4 1.2 PureTech 130 EAT6 Feel : 24 150 €
• Seat Leon 1.4 TSi 150 ACT DSG iTech : 26 215 €
• Peugeot 308 1.2 PureTech 130 EAT6 Allure : 26 650 €
• Renault Mégane 1.2 Tce 130 EDC Bose : 27 620 €
Prix
Essence - de 18 950 à 27 350 €
Diesel - de 21 550 à 29 700 €
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