Chrysler de retour aux affaires

“Fiat et Chrysler pourraient fusionner d’ici 2 à 3 ans”, a glissé Sergio Marchionne il y a quelques jours à la presse italienne. Envisageant même que le siège de cette nouvelle entité serait aux Etats-Unis. Je vous laisse imaginer les réactions en Italie. Mais pour l’heure, Fiat rime encore avec Turin et l’italien ne détient que 25 % du capital de Chrysler. Toutefois, on peut croire en la volonté de Sergio Marchionne qui a, par ailleurs, annoncé son intention d’accélérer la cadence de montée dans le capital de l’américain. En effet, si les seuils de 30 et 35 % sont conditionnés par des apports technologiques, pour arriver à 51 % Fiat devra sortir le chéquier. Et John Elkann a annoncé que son groupe est financièrement prêt : “Nous avons déjà identifié au sein du bilan de Fiat les ressources nécessaires pour financer l’acquisition de la part de Chrysler”. Heureusement, car son stratège compte mener l’opération avant que le groupe américain revienne en bourse au cours du second semestre 2011. En attendant, retour à l’actualité de Détroit, et d’une certaine manière, à l’actualité européenne. En effet, avant d’avoir découvert le Fiat Freemont, qui est le nouveau Dodge Journey “déguisé” en Fiat, les Chrysler présentés sur le stand du groupe nous en disaient plus sur les Lancia du prochain Salon de Genève.

Le retour d’une icône

Véritable icône depuis son lancement en 2005, la 300C nouvelle génération était la star. Une nouvelle fois, elle a une quasi obligation de résultat après que le groupe ait investi plus d’un milliard de dollars dans ce programme. Si stylistiquement l’évolution est douce, mais réussie, pour le reste, Olivier François annonce que cette nouvelle génération veut être “best in class”. Son benchmark a notamment visé Lexus, la référence premium aux US. Matériaux, assemblage, fiabilité ou encore insonorisation sont au meilleur niveau selon lui. Nous vérifierons cela en fin d’année lorsque la 300C, enfin la Lancia, peut-être baptisée Thema, arrivera sur les routes européennes. Mais pour le patron de Chrysler, la 300C n’est pas le seul challenge.

Effet, les évolutions du Town & Country (Grand Voyager) et la nouvelle 200 seront les autres fers de lance de Chrysler-Lancia. A l’image de la 300C, le Town & Country et la 200 marquent de vraies améliorations. Nous découvrirons là encore les versions Lancia à Genève. Si la 200 Cabriolet est d’ores et déjà annoncée, la décision d’importer la 200 berline n’a pas encore été prise, affirme Olivier François. Si Sergio Marchionne donne son feu vert, elle pourrait arriver en 2012. Ainsi réorganisée, la marque Lancia pourrait représenter, pour Olivier François, près de 200 000 unités en 2012 en Europe. Mais le groupe Chrysler ne se résume pas à Chrysler et Lancia.

11 nouveautés en 2011

Bien que la marque Dodge s’apprête à disparaître de nos routes après une courte parenthèse débutée en 2005 (mais pas les produits qui vont en partie réapparaître sous le blason Fiat comme le Journey), aux Etats-Unis, Dodge demeure LA marque du groupe avec près de 600 000 ventes sur les 1 085 211 de l’année 2010. En effet, la gamme VP Dodge, avec les Caliber, Avenger, Charger et autres Caravan, a représenté 383 675 unités (+ 17 %) auxquelles il faut ajouter 212 952 ventes de pick-up RAM. D’ailleurs, les light trucks ne sont pas prêts de disparaître et ils ont, à nouveau, représenté la majorité des ventes en 2010 après une domination des VP en 2009.

L’autre pilier du groupe est bien évidemment Jeep. Une marque emblématique qui fête cette année son 70e anniversaire. Et cette année de festivité commence bien. En effet, après l’arrivée et le succès du nouveau Grand Cherokee, la gamme Jeep a largement été revue avec la Wrangler et le Compass qui seront d’autres vecteurs de croissance.

Une année 2011, où le groupe va lancer 11 nouveautés. De quoi revenir dans le vert, financièrement, si le succès est au rendez-vous. Cela n’a pas été le cas en 2010 avec une perte nette de 652 millions de dollars (4 milliards en 2009). Pour l’exercice en cours, le groupe vise un bénéfice net de 200 à 500 millions. C’est peut-être pour ça que Sergio Marchionne veut atteindre 51 % avant que le groupe ne retourne en bourse.