Christian Streiff avance prudemment

...que président du directoire de PSA Peugeot-Citroën, Christian Streiff a fait preuve à la fois de modestie et d'ambition. Il a salué le bilan positif de son prédécesseur, le succès de la stratégie de plates-formes et des trois modèles 206, 307 et Picasso. Pourtant, a-t-il constaté, le groupe perd des parts de marché en Europe depuis 2002 et sa rentabilité se dégrade. Il a défini 4 priorités pour retrouver le chemin de la croissance avant 2010 : l'amélioration de la qualité est la première d'entre elles. "Des résultats positifs ont déjà été enregistrés depuis 2 ans au niveau de la fabrication en s'appuyant notamment sur le partenariat avec Toyota mais il faut étendre cette exigence de qualité à tous les secteurs dont les achats et les services", a-t-il souligné. "Les achats, a-t-il poursuivi, sont l'un des points forts du groupe mais il représente les deux tiers de nos coûts de revient, coût qu'il faut réduire en augmentant nos achats dans les pays low cost". La réduction des coûts est sa deuxième priorité, elle passe également par la conception (réduction du poids des véhicules) et la fabrication (dans les pays low cost). Troisième volet, l'offre produit : réduire les délais de développement pour proposer davantage de produits en adéquation avec les attentes du marché. Enfin, le groupe doit poursuivre son développement à l'international avec comme priorité, l'Amérique du Sud, l'Europe de l'Est, la Russie et la Chine.
Pour se faire 10 équipes transversales formées des 100 meilleurs cadres du groupe travaillent actuellement sur des projets concrets dans ses 4 domaines et rendront leur copie en mai. C'est ensuite en juillet, lors la présentation des résultats semestriels, que le groupe annoncera des objectifs chiffrés. Il répondra en outre à la question : le groupe doit-il réduire ses capacités de production ? "Les syndicats ont conscience qu'il faut resserrer les boulons et qu'une phase difficile nous attend. Si des réductions d'emploi sont nécessaires, elles se feront toujours avec un accompagnement de notre part au niveau local", a-t-il précisé.
Les membres de la direction générale travaillent pour leur part sur la vision stratégique du groupe à plus long terme concernant l'offre produit après 2010 (quelle offre low cost, 4x4 et haut de gamme ?), le développement international (l'Inde, les Etats-Unis ?), les choix technologiques (quelle énergie ?) et la stratégie de coopération. Sur ce point, Christian Streiff a souligné la nécessité de ne plus élargir les partenariats, déjà nombreux, mais de les approfondir. "Nous n'avons pas de dogme sur la question des alliances, a-t-il ajouté, nous regarderons avec intérêt et méfiance les opportunités qui se présenteront sachant que 80 % d'entre elles se terminent mal mais que les autres 20 % se passent bien".

Xavier Champagne