Chevrolet quitte l’Europe !
Une bombe dans l’univers GM ! En effet, le constructeur a confirmé que sa marque Chevrolet abandonnera ses activités sur le Vieux Continent d’ici la fin 2015 dans le cadre de la restructuration de ses activités dans la région, qui se traduira par une charge exceptionnelle pouvant aller jusqu'à 734 millions d'euros. L’information vient d’être confirmée par la marque sur son site Web, mais aussi par Stephen J. Grisky, vice-président de General Motors, lors d’une conférence téléphonique, reprise par l’agence Reuters : "Au bout du compte, nous renonçons à une part de marché de 1% en Europe. Les résultats financiers de Chevrolet ont été inacceptables", aurait ainsi déclaré le dirigeant américain.
Des ventes pas au rendez-vous
Dans le communiqué publié ce matin, GM annonce par ailleurs que le retrait de Chevrolet devrait permettre à la marque Opel de se renforcer, d’autant plus que le constructeur prévoit de développer la marque Cadillac à ses côtés. "Nous avons de plus en plus confiance dans les marques Opel et Vauxhall", a ajouté notamment Stephen J. Grisky.
Chevrolet quitte ainsi l’Europe après avoir pourtant consenti d’énormes investissements humains et financiers pour s’y développer. Néanmoins, et malgré le développement de la gamme, ses ventes ont reculé en Europe (27 pays), passant de 173083 unités en 2011 à 167917 unités en 2012. Cette année, elles ont continué de s’éroder puisqu’à fin octobre, la marque n’a écoulé que 121621 véhicules (-18,3%) pour une part de marché de 1,2%.
Reste maintenant que plusieurs questions sont dans l’air quant au suivi de la marque (réseau, garanties, services...) d’ici son retrait définitif. Celle-ci a assuré qu’elle "travaillera en étroite collaboration avec ses distributeurs européens et accompagnera ses réseaux de façon à définir les futures étapes de retrait". "Nos clients peuvent être assurés que nous continuerons à fournir les garanties, les pièces et les services habituels à toutes les Chevrolet commercialisées et celles qui le seront d’ici 2015", a voulu rassurer Dan Akerson, patron de GM.
Un réseau atterré
Des paroles qui n’ont pas vraiment apaisé les distributeurs français de la marque. Interrogés par nos soins, ceux-ci se disent "surpris, atterrés, abasourdis, attristés". Dès jeudi matin, les 133 investisseurs (pour 170 points de vente) ont reçu une lettre de leur concédant signée par Ludovic Dirand, président de Chevrolet France leur annonçant la nouvelle et "qu’ils seront rapidement informés de la mise en place d’un plan accélérant le plan commerce et leur donnant rendez-vous le 20 décembre prochain pour une convention exceptionnelle", une date à laquelle aura aussi lieu la convention du réseau Opel…
D’ici là, les distributeurs aimeraient comprendre cette décision "soudaine" d’autant plus que nombre d’entre eux croyaient en l’avenir de la marque : "nous avons suivi les exigences du constructeur, séparé certains de nos showrooms (NDLR : seul 10% du réseau est exclusif), dédié des vendeurs, investi de l’argent pour apprendre que tout cela n’a servi à rien", se désole Jean-Paul Lempereur à la tête de 4 concessions Chevrolet. "C’est à n’y rien comprendre, j’ai rejoint le réseau car j’y croyais d’autant plus que mes affaires marchaient plutôt bien", accorde de son côté Gérald Richard. D’autres, à l’instar de Carl Orlandi, restent dans l’expectative quant à s’imaginer ce qu’il adviendra : "nous ne connaissons pas encore les modalités, attendons d’avoir plus de détails. Pour l’heure, il s’agit de rassurer les clients et essayer de rebondir", avise-t-il. Rebondir, certes, mais comment ?
"Qui va acheter des Chevrolet désormais ?"
Une fois "le coup de massue" digéré, les opérateurs devront œuvrer à limiter les dégâts. "Les investissements ont été réalisés à perte mais au moins cela m’a permis de gagner 300 clients à l’atelier", explique l’un. Pour d’autres, il est question d’une solution de repli : "Chevrolet nous indique que la marque cessera son activité de ventes de VN à la fin 2015. Du coup, soit on espère que la marque Opel remplisse les showrooms laissés vacants soit on se retourne vers d’autres marques qui voudront bien nous faire confiance", espèrent d’autres en précisant "si le secteur est libre…".
Tous, ils reconnaissent que cette communication intervient dans "une période peu propice pour le commerce automobile. En outre, faire savoir que Chevrolet n’existera plus d’ici deux ans, ne devrait pas nous aider, car qui va vouloir acheter nos véhicules désormais ?", s’interrogent-ils soucieux du sort qu’ils seront obligés de réserver au personnel spécifiquement recruté pour distribuer la marque au sein de leurs affaires. "Reste à espérer que la marque nous aide à trouver une sortie", espèrent enfin d’autres concessionnaires sans vraiment trop y croire.
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