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Constructeurs

Carlos Tavares : sa dernière rémunération chez Stellantis crispe les actionnaires

Publié le 10 avril 2025

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Encore une fois, la rémunération de Carlos Tavares, au titre de l'année 2024, provoque des remous. L'ex-directeur général de Stellantis devrait percevoir une enveloppe de près de 23,1 millions d'euros pour une performance jugée médiocre.
Encore une fois, la rémunération de Carlos Tavares, ex-directeur général de Stellantis, au titre de 2024 provoque des remous.
La rémunération de Carlos Tavares au titre de 2024 comprend le salaire fixe de 2 millions d'euros, 500 000 euros de prestations retraite et 20,5 millions d'euros de prime. À cette somme s'ajoute l'indemnité de départ du dirigeant qui s'est élevée à 2 millions d'euros. ©Stellantis

La rémunération des dirigeants des grandes entreprises reste l'un des marronniers privilégiés à l’approche des assemblées générales d’actionnaires, chaque printemps.

 

Stellantis se prépare une nouvelle fois à affronter une fronde organisée contre la rémunération de Carlos Tavares, ex-directeur général du constructeur, démissionnaire du groupe le 1er décembre 2024.

 

Selon les documents publiés par le constructeur en prévision de l'assemblée générale prévue le 15 avril 2025, ce dernier pourrait se voir attribuer une enveloppe de plus de 23 millions d'euros.

 

Cette rémunération comprend le salaire fixe de deux millions d'euros, 500 000 euros de prestations retraite et 20,5 millions d'euros de prime. À cette somme s'ajoute bien sûr l'indemnité de départ du dirigeant qui s'est élevée à deux millions d'euros.

 

Une rémunération non justifiée

 

Des revenus que Proxinvest recommande de ne pas cautionner et donc de voter contre. La société de conseils aux actionnaires s'étonne en premier lieu que la rémunération de Carlos Tavares n'ait pas été proratisée en fonction du nombre de mois passés à la tête du groupe.

 

"Sa rémunération fixe de deux millions d'euros est prévue pour douze mois d'activité. Or, le départ du dirigeant est intervenu au bout de onze mois. La cohérence voudrait que sa rémunération ait été recalculée au prorata temporis", fait remarque Charles Pinel, directeur général de Proxinvest, qui s'étonne surtout de la prime de départ de deux millions d'euros puisque, officiellement, il s'agit d'une démission.

 

Par ailleurs, le document rédigé par Proxinvest à destination des actionnaires tacle également le montant des primes qui seraient versées. "Au regard des performances 2024 de la société, il peut être considéré que la société est en situation d'échec. Or, il n'est pas acceptable d'attribuer une indemnité de départ à un dirigeant ayant mené la société à cette situation", indique le cabinet de conseil. Le constructeur automobile a enregistré au titre de l'exercice 2024 une baisse de 70 % de ses profits et une marge opérationnelle de 5,5 % !

 

 

Cette lecture est largement partagée par Allianz Global Investors, actionnaire à hauteur de 1 % du groupe automobile, qui évoque une assurance insuffisante quant à l’alignement entre la rémunération des dirigeants et la performance à long terme de l’entreprise.

 

"Malgré les efforts de mobilisation, les réponses de Stellantis n'ont pas permis de dissiper les inquiétudes concernant le mécanisme d'incitation. La rémunération de 23,1 millions d'euros proposée pour l'ancien PDG dans le rapport de rémunération apparaît excessivement généreuse, notamment au vu des performances opérationnelles médiocres et des circonstances entourant sa démission forcée", souligne la société de gestion d'actifs.

 

Mais le groupe, soumis aux règles de droit néerlandais, n'est pas obligé de prendre en compte les votes des actionnaires, qui ne seront que consultatifs.

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