Carlos Ghosn contre-attaque
Depuis le 19 novembre 2018, jour de son arrestation, Carlos Ghosn n'a pris qu'une seule fois la parole lors d'une comparution devant un juge le 8 janvier 2019. Aujourd'hui, l'ex-grand patron de l'Alliance reprend la parole.
En effet, ce mercredi 30 janvier 2019, le quotidien économique japonais Nikkei publie un entretien de Carlos Ghosn réalisé depuis sa prison. Le français y estime qu'il est victime d'un "complot" et d'une "trahison" de la part des dirigeants de Nissan, opposés à son projet d'intégration entre le constructeur automobile français et ses alliés japonais.
"Le projet d'intégrer" Renault, Nissan et Mitsubishi Motors avait été abordé avec le patron de Nissan, Hiroto Saikawa, en septembre 2018, a affirmé le dirigeant de 64 ans, disant n'avoir "aucun doute" sur le fait que les accusations portées à son encontre, qu'il a de nouveau rejetées, sont le résultat d'un "complot" et d'une "trahison". Nissan a aussitôt réagi en rappelant que Hiroto Saikawa avait "déjà catégoriquement réfuté la notion de coup d'État".
L'enquête menée dans le secret par le groupe depuis l'été 2018 "a mis au jour des preuves significatives et convaincantes de malversations", a ajouté le constructeur japonais dans une déclaration transmise à l'Agence France-Presse.
Dans son entretien, Carlos Ghosn a par ailleurs balayé les accusations décrivant son règne de dix-neuf ans comme "une dictature". "Les gens ont traduit leadership fort par dictateur, déformant la réalité pour se débarrasser de moi", a-t-il déclaré.
Carlos Ghosn fait l'objet de trois inculpations pour abus de confiance et minoration de revenus aux autorités boursières sur la période allant de 2010 à 2018. Ses avocats ont déposé plusieurs demandes de libération sous caution, mais la justice les a rejetées, mettant en avant un risque de dissimulation ou de destruction de preuves et de fuite.
Le dirigeant a été révoqué fin novembre de la présidence des conseils d'administration de Nissan et Mitsubishi Motors. Il a par ailleurs démissionné le 24 janvier 2019 de ses fonctions chez Renault, et a été remplacé par un duo composé de Jean-Dominique Senard à la présidence et Thierry Bolloré à la direction générale. (avec AFP).
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