Camions électriques : les immatriculations européennes ont doublé en 2022
+90 %. C'est la hausse des immatriculations de véhicules utilitaires lourds électriques alimentés par batterie en Europe (UE+EFTA+UK) en 2022 par rapport à 2021, soit 3 008 unités. Des chiffres sortis par la cabinet d'études Roland Berger. Pour la France, l'augmentation est impressionnante : +238,8 %, même si elle doit être relativisée au regard du volume. Il y a eu 166 immatriculations dans l'Hexagone en 2022, contre 49 en 2021. Cela reste beaucoup moins qu'en Allemagne, qui a respectivement réalisé 987 et 829 immatriculations de camions électriques alimentés par batterie ces deux dernières années.
Optimiste pour l'avenir
Les gros constructeurs (Volvo, Renault, Scania, Daimler ou encore MAN) concentrent la majorité des immatriculations, mais le cabinet d'études note que de nouveaux acteurs européens (Tevva, Einride, Volta Trucks) cherchent à les concurrencer.
À horizon 2030, Roland Berger prévoit que, "même dans les scénarios les plus pessimistes", le parc de véhicules lourds alimentés par batterie devrait dépasser les 200 000 unités. Ce serait dans le cas où le rythme d'immatriculations ne progresserait pas par rapport à aujourd'hui. Mais on peut logiquement penser que le rythme va croître de façon exponentielle. 1,4 million de camions électriques sont nécessaires pour atteindre les objectifs de l'UE sur le climat.
Un objectif raisonnablement atteignable… si les deux obstacles actuels sont surmontés. Il s'agit de l'offre des constructeurs, qui doit encore se développer, et surtout de l'infrastructure de recharge, encore trop absente.
L'importance de l'infrastructure de recharge
Concernant ces bornes de recharge, Roland Berger place la France parmi les 5 pays qui sont à l'avant-garde de leur déploiement, au côté de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de l'Italie et des Pays-Bas. "Pour permettre les opérations long-courriers, des stations de recharge de grande puissance, d'au moins 350 kW, sont nécessaires", précise l'étude. En France, il devrait y avoir 1 800 points de recharge pour camions en 2025, et 5 800 d'ici à 2030. Cela reste encore une fois inférieur à l'Allemagne (4 300 et 14 300).
Au total, environ 50 000 bornes sont espérées en Europe, dont 5 000 de moins de 350 kW, 15 000 de 350 kW et 30 000 de plus de 500 kW. Ces objectifs ne comprennent pas la recharge de nuit à faible puissance. Pour celle-ci (des chargeurs publics de nuit sur les aires de stationnement des camions, le long des autoroutes), 40 000 points de recharge sont nécessaires d'ici à 2030.
"Le développement de l'infrastructure de recharge électrique devrait avoir lieu dans un avenir proche afin de respecter les normes actuelles en matière de CO2, à savoir une réduction de 30 % d'ici 2030", commente-t-on chez Roland Berger.
Les autres énergies ne sont pas en croissance
Roland Berger constate que, dans le temps même temps et la même zone géographique, les immatriculations de véhicules hybrides ont chuté de 29,4 %. C'est aussi le cas des camions à carburant alternatif (-15,6 %) et des véhicules à essence (-14,8 %). Seules les immatriculations de véhicules diesel ont augmenté, de 3,4 %.
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