Constructeurs

BMW n'échappe pas à la crise

Publié le 6 mai 2020

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3 min de lecture

Bien que le résultat net du premier trimestre 2020 soit flatteur, le groupe BMW est bel et bien confronté à la crise avec des ventes en repli de 20,6 %. Une situation qui va le conduire à réduire de près de 2 milliards d'euros ses investissements.

Oliver Zipse, le patron du groupe BMW.

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Malgré la crise que traverse l'industrie automobile, le bilan du premier trimestre 2020 de BMW peut sembler flatteur. En effet, le groupe allemand affiche un bénéfice net de 574 millions d'euros, en baisse de 2,4 % seulement. Mais cette performance relative s'explique par la base de comparaison. Il y a un an, au premier trimestre 2019, le constructeur avait affiché un bénéfice divisé par quatre en raison d'une lourde provision de 1,4 milliard d'euros pour risques juridiques. Bien que le chiffre d'affaires progresse de 3,5 %, à 23,252 milliards d'euros, les ventes du groupe ont chuté de 20,6 %, à 477 111 unités.

"Le groupe part du principe que les conséquences de la pandémie vont peser à moyen terme sur l'ensemble de l'industrie automobile" et "les ventes ne se normalisent pas en quelques semaines", note le constructeur dans un communiqué. "Nous redémarrons notre production progressivement selon la demande spécifique des marchés", indique Oliver Zipse, patron du groupe bavarois, affirmant que "la liquidité est la priorité absolue". Côté investissements, l'entreprise compte passer de 5,7 milliards d'euros d'enveloppe à "moins de quatre milliards en 2020", selon Oliver Zipse. "Au vu de la situation actuelle, nous allons repousser quelques projets ou les réévaluer", ajoute le PDG.

La situation actuelle a également conduit BMW à revoir ses prévisions de rentabilité pour l'exercice en cours. Le groupe s'attend, pour sa branche automobile, à une marge d'exploitation située entre 0 % et 3 % en 2020, contre 2 % à 4 % annoncée auparavant, ajoutant que l'incertitude du pronostic est "grande". Pour la branche motos, BMW s'attend à des ventes "nettement inférieures" au niveau de l'année passée et une rentabilité opérationnelle entre 3 % et 5 % contre des ventes en légère baisse et une marge de 6 % à 8 % annoncées en mars.

Au premier trimestre 2020, les marges respectives de ces deux branches étaient de 1,3 % et 12,9 %, pour une marge de 3,4 % au niveau du groupe. La maison bavaroise n'a pas abaissé son objectif de bénéfice imposable, prévoyant déjà depuis mars un chiffre "nettement inférieur" à 2019. Toutefois Nicolas Peter, le directeur financier du groupe, a prévenu que le résultat opérationnel du "deuxième trimestre sera négatif", ajoutant que l'ampleur de la perte est incertaine et "dépendra de la manière dont les marchés redémarrent." (avec AFP)