S'abonner
Constructeurs

BMW électrise la Série 5

Publié le 27 avril 2012

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
En attendant l’ActiveHybrid3, BMW lance l’ActiveHybrid5. Mariant son 6 cylindres à l’électricité pour obtenir 340 chevaux, cette Série 5 hybride fait le choix de la performance tout en affichant seulement 149 g de CO2.

Alors que l’i3 est dans les starting-blocks, BMW n’en oublie pas pour autant l’hybridation. En effet, si le 100 % électrique sera une réalité en 2013 dans la gamme munichoise, l’hybride prend un nouvel élan avec l’arrivée de la version hybride de sa Série 5, baptisée “ActiveHybrid5”. Il y a toujours l’ActiveHybrid7, qui repose sur une technologie mild hybrid, mais le X6, full hybrid, a pour sa part disparu du catalogue. Son positionnement élitiste – 9 000 euros de plus que son équivalent thermique – a écourté sa carrière et explique aisément la centaine d’unités vendues dans l’Hexagone. Sa technologie l’a également poussé vers la sortie pour laisser place à une batterie lithium-ion, garantie 5 ans ou 100 000 km. Preuve que BMW apprend de ses erreurs, l’ActiveHybrid5 s’affiche à des tarifs plus compétitifs par rapport au reste de la gamme puisqu’elle ne demande que 4 000 euros de plus qu’une 535i Luxe et 2 400 euros de plus qu’une 535d Luxe. Une différence justifiée par la technologie embarquée car esthétiquement, à part le logo, cette hybride est quasi identique aux thermiques.

Hybride, mais performante

BMW a donc choisi de marier son 6 cylindres en ligne de 306 ch à un moteur électrique de 55 ch, offrant ainsi une puissance cumulée de 340 ch. De quoi abattre le 0 à 100 km/h en 5,9 s tout en limitant la consommation mixte annoncée à 6,4 litres et les rejets de CO2 à 149 g. On l’a donc compris, les ingénieurs allemands ont fait le choix de la performance, faisant de cette ActiveHybrid5 un modèle davantage taillé pour les Etats-Unis ou la Chine que pour l’Europe. Il en sera de même pour la future ActiveHybrid3, lancée lors du prochain Mondial, qui reprendra le même système de propulsion où le moteur électrique est caché dans la boîte automatique 8 rapports. Un bloc électrique qui permet de propulser la voiture en mode 100 % électrique, de recharger la batterie ou encore de venir booster la mécanique essence en cas de franche accélération.

Un choix finalement assez proche de celui d’Infiniti avec sa M35h qui associe également un V6 de 306 ch à un moteur électrique de 68 ch. La japonaise se montre ainsi plus véloce, forte de ses 364 ch cumulés, mais aussi légèrement plus gourmande avec 7 litres et 162 g de CO2. Le rival, Audi, a fait un autre choix pour son A6, en utilisant un 4 cylindres de 211 ch et un moteur électrique pour offrir au final 245 ch. Si l’Audi se fait logiquement distancer sur un 0 à 100 km/h avec 7,3 s, elle offre la même consommation mixte de 6,4 litres et des rejets inférieurs de 3 g, à 146 g/km. Les clients jugeront. En revanche, ces trois berlines ont de nombreux points communs avec notamment une autonomie en tout électrique comprise entre 3 et 4 km, avec toutefois un léger avantage pour les Audi et Infiniti qui acceptent de rouler jusqu’à 80 ou 100 km/h dans ce mode alors que la BMW se limite à 60 km/h. Autre point commun, leur coffre a perdu de nombreux litres afin d’accueillir la batterie du système (160 kg pour l’ActiveHybrid5), qu’elle soit derrière la banquette ou sous le plancher.

L’autre cœur du système est la gestion électronique qui permet d’optimiser encore la consommation, la régénération de la batterie et les phases de roulage en électrique. Ainsi, en plus de découpler le moteur thermique, donc de le couper, dans les phases de décélération jusqu’à 160 km/h, l’ActiveHybrid5 utilise les informations du GPS afin d’optimiser la charge et l’autonomie à l’approche d’une zone urbaine afin d’y circuler en mode électrique le plus longtemps possible.

Un objectif de 101 g/km en 2020

Avec cette Série 5 hybride, mais aussi avec la future Série 3 du même genre, BMW devrait donc diffuser bien plus largement cette technologie. Un impératif d’un point de vue économique, mais aussi stratégique car le constructeur munichois doit ramener sa moyenne d’émission de CO2 à 101 g/km d’ici 2020. Soit une diminution de 50 % en vingt ans ! Rappelons qu’entre 1995 et 2011, le groupe a vu sa moyenne passer de 200 à 148 g/km. La gamme ActiveHybrid, aussi large soit-elle, ne suffira pas pour atteindre cet objectif fixé par l’Union européenne, et l’on comprend donc mieux l’intérêt de la nouvelle gamme iBMW. Si l’i3 va ouvrir dès 2013 le volet 100 % électrique de ce programme, le coupé i8 sera, lui, le fer de lance d’une nouvelle hybridation avec un moteur électrique d’environ 130 ch sur le train avant et un bloc trois cylindres turbo de plus de 200 ch à l’arrière, qui permettraient d’afficher une consommation moyenne de 3 litres malgré des performances de vraie sportive. Et cela pourra même se faire cheveux au vent puisque BMW va présenter l’i8 Concept Spyder lors du prochain salon de Pékin.

------------
Activehybrid5 en bref

Date de lancement : Avril
Segment de marché : Berline Premium
Objectif 2012* : 500 unités
Principales concurrentes de l’ActiveHybrid5 Luxe 340 ch (69 000 €)
Audi A6 Hybrid 245 ch (55 800 €) ;
Infiniti M35h GT 364 ch (55 100 €)
Prix :
69 000 € - Luxe
75 500 € - Exclusive
* Estimation JA

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle