Airbags Takata : le gouvernement durcit le ton
L'affaire des airbags Takata n'en finit pas. En plus de onze décès en Outre-mer, où la préfecture vient d'ailleurs de lancer une campagne de sensibilisation, une deuxième mort vient d'être imputée aux airbags en métropole.
L'accident qui a couté la vie à une jeune femme s'est produit le 11 juin 2025, près de Reims (51) et l'autopsie de cette dernière "confirme la responsabilité de l'airbag" Takata a indiqué le procureur de la ville.
Le ministre des Transports a demandé, mardi 17 juin, l'immobilisation de toutes les Citroën C3 et DS3 nécessitant un changement d'airbags. Philippe Tabarot a indiqué à l'AFP avoir convoqué les dirigeants de Citroën et demandé une mesure de "stop drive" pour "l'ensemble des C3 et DS3 faisant l'objet d'un rappel".
Jusqu'ici, certains conducteurs avaient été invités à changer leurs airbags mais pas à ne plus utiliser leurs véhicules.
Le véhicule de la victime, une Citroën C3 de 2014, a été "heurté par l'arrière par un poids lourd pour une raison indéterminée". En raison de ce choc, la voiture a percuté un muret en béton et s'est immobilisé à contresens, a précisé le procureur François Schneider.
A l'arrivée des secours, la conductrice âgée de 37 ans présentait de "très graves blessures" au visage. Sa passagère arrière, âgée de 13 ans, a été "très légèrement blessée".
L'airbag Takata a été "éjecté du véhicule" et retrouvé sur la route. Une "pièce métallique" a été retrouvée "dans le larynx de la victime". Elle est décédée samedi soir.
Le "numéro de série de l'airbag correspond à la série qui a fait l'objet d'un rappel constructeur", a précisé François Schneider.
Citroën va réévaluer la situation
C'est le deuxième accident mortel en métropole lié à ces airbags, a confirmé mardi 17 juin le ministère des Transports à l'AFP. Jusqu'à l'annonce de ce décès, le ministère des Transports avait recensé 29 accidents ayant provoqué onze décès Outre-mer et un en métropole fin 2023.
La maison mère de Citroën, le groupe Stellantis, a confirmé avoir été informée de l'accident de Reims.
Sur plus de 690 000 Citroën C3 et DS3 équipées de ces airbags défaillants, 481 000 ont été traités, a indiqué Stellantis mardi, soit 69,7 % des véhicules concernés. De plus, la marque a précisé avoir envoyé le 20 mai une lettre recommandée à la future victime. Mais l'adresse issue du fichier des cartes grises était incorrecte et la lettre a été renvoyée à l'expéditeur.
Citroën a demandé en février 2025 aux propriétaires de C3 du nord de la France, construites entre 2008 et 2013, de ne plus conduire leur véhicule jusqu'au changement de l'airbag, dans le cadre d'une procédure appelée "stop drive".
Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans "stop drive", a été lancé au mois de mai 2025.
"Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013", a indiqué mardi un porte-parole de Stellantis. "On est en train de réévaluer la situation afin de prendre les mesures nécessaires".
Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour homicide involontaire puis s'est dessaisi au profit du parquet de Paris (pôle social consommation et environnement), qui regroupe les procédures dans le dossier Takata au niveau national, a indiqué mardi le procureur. (avec AFP)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.