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Constructeurs

Airbags Takata : l’UFC-Que Choisir passe à l’action

Publié le 22 janvier 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
L’association de consommateurs dépose plainte pour pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui dans le cadre de l’affaire des airbags Takata équipant de nombreux véhicules des marques Stellantis. UFC-Que Choisir demande par ailleurs la création d’une commission d’enquête parlementaire.
C3 airbags
Sur les 860 000 véhicules concernés par la nouvelle campagne de rappels, 400 000 roulent dans l’Hexagone. ©AdobeStock-andrbk

Alors que Stellantis annonce une nouvelle phase de rappel pour défaut des airbags Takata dans le nord de l’Europe, UFC-Que Choisir se saisit du sujet. L’association de consommateurs annonce déposer une plainte pour pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui auprès de la procureure de la République de Versailles. Elle met par ailleurs en demeure Citroën pour "indemniser sans délai et de tous les préjudices liés à l’immobilisation forcée de leur véhicule, les propriétaires victimes". 

 

UFC-Que Choisir avait déjà mis en demeure Stellantis au début de l’été 2024. Selon l’association, cela a permis "d'accélérer le calendrier de remplacement des airbags défectueux sur les C3 et DS3". Une campagne de rappels qu’elle considère "plus que chaotique, génératrice à la fois d’incompréhension et de préjudices pour les consommateurs français concernés."

 

 

"Comme elle s’y était engagée auprès des milliers de consommateurs s’étant signalés à elle, l’UFC-Que Choisir entend suivre de près l’avancement de ce dossier. Il est en effet temps que les consommateurs cessent d’être les victimes d’un laxisme industriel et institutionnel inacceptable", conclut l’association dans son communiqué.

 

Les pouvoirs publics et Stellantis dans le viseur

 

L’association pointe du doigt les pouvoirs publics et Stellantis. Elle reproche, dans un premier temps, l’absence de mesure de rappel par les pouvoirs publics entre 2017 et 2023, en dépit de la création du service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs (SSMVM) en 2020. L’UFC Que choisir se questionne aussi sur le délai de 18 mois pour la mise en place d’une "simple campagne d’information à destination des automobilistes ultramarins" par le ministère des Transports. Rappelons que les airbags Takata ont fait 14 victimes dans les départements d'outre-mer. 

 

Côté constructeur, l’association met en exergue la lenteur de Stellantis dans la mise en place de sa première campagne de rappels dans les territoires ultra-marins. "Stellantis a, de son côté, attendu mai 2023 et plusieurs décès ultramarins pour lancer sa première campagne de rappels placée sous «stop drive» en outre-mer, puis encore deux accidents, dont un mortel dans les Pyrénées, pour initier, de façon totalement désorganisée et tout aussi précipitée que sous-dimensionnée, celle engagée en métropole", se désole l’association. 

 

Faire la lumière sur les responsables

 

En parallèle, UFC-Que choisir vient demander une commission d'enquête parlementaire face aux "dysfonctionnements constatés, tant des constructeurs que des pouvoirs publics". L’objectif étant de clarifier les responsabilités des acteurs et déterminer les risques potentiels pour le consommateur. 

 

L’association pose ainsi plusieurs questions : "Comment les constructeurs du groupe Stellantis visés ont-ils pu équiper des automobiles en airbags Takata après que le scandale a éclaté aux USA ? Pourquoi des campagnes de rappels si tardives et désorganisées, eu égard aux dangers mortels encourus par les consommateurs ? Quel rôle les organismes de contrôle et les pouvoirs publics ont-ils joué dans ce fiasco industriel ?". Sur les 860 000 véhicules concernés par la nouvelle campagne de rappels, 400 000 roulent dans l’Hexagone.

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