"908 Code PM"
Voir un homme politique au volant d'une Peugeot 908 lauréate aux 24 Heures du Mans n'est assurément pas commun. Mais voir un Premier ministre battre en brèche la bien-pensante ambiance et ne pas dédaigner le tumulte d'un V12 sort...
...clairement de l'ordinaire. Avec pour guide Olivier Quesnel, directeur de Citroën Racing et de Peugeot Sport, retour en six vignettes sur un fait divers symbolique.
Genèse d'un essai
"Nous savons que François Fillon, de par ses origines mancelles, a toujours été passionné par la compétition automobile et plus particulièrement par les épreuves d'endurance, dont les 24 Heures bien entendu. Au soir du doublé Peugeot réalisé l'an passé, il m'a téléphoné pour nous féliciter. C'est là que je lui ai proposé d'essayer la 908 et il s'est montré très enthousiaste à l'idée de la piloter. Nous avons donc organisé une séance d'essai sur le circuit Bugatti en novembre dernier".
Le D-Day
"Le jour de l'essai, les conditions n'étaient pas très favorables, avec une piste grasse et humide, mais il m'a fait comprendre clairement qu'il souhaitait vraiment piloter la 908 HDI FAP ! Après avoir suivi le briefing avec beaucoup d'attention, il s'est élancé pour une première série de tours en suivant méthodiquement les consignes. C'est une première grande qualité car le sport auto, c'est comme la montagne, c'est toujours le guide qui décide. Il est ensuite parti pour une autre série de tours et il évoluait dans des temps très corrects, au-delà du niveau d'un amateur. Il serait donc intéressant de retenter l'expérience dans des conditions de grip optimales".
Permis de piloter
"Une 908 n'est pas si facile à piloter que cela même si tout est optimisé pour. François Fillon a démontré qu'il avait le niveau d'un pilote de course. Sur plusieurs plans d'ailleurs : les temps, les changements de rapports en courbes, mais aussi la qualité d'écoute des briefs avec les ingénieurs ou encore l'aptitude à parler de réglages. Personnellement et sans flagornerie, il m'a sidéré. Je ne suis pas le seul d'ailleurs. L'essai avait pour cadre les Rencontres Peugeot Sport, avec de nombreux pilotes et ils l'ont tous applaudi à l'issue de sa première série de tours. Je me souviens qu'il avait plaisanté en disant que la 908 était plus facile à piloter que la France. J'ajouterais que s'il pilote la France comme la 908, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles !".
Concilier pilotage et politiquement correct…
"Le pilotage n'empêche pas d'être responsable, au contraire serais-je tenté de dire. Cela n'a rien à voir avec ceux qui jouent les têtes brûlées sur route ouverte. Il y a aussi la notion de plaisir dans le pilotage. Une dimension très significative pour François Fillon, qui l'assume. Le Premier ministre n'a pas fait de cet essai une opération de communication, pas plus qu'il n'a voulu le faire en cachette. Il l'a fait en toute simplicité au vu et au su de tous ceux qui étaient là. D'une manière générale, c'est surréaliste de constater que la France est devenu un pays autophobe, alors que nous avons trois constructeurs d'envergure mondiale qui apportent beaucoup au pays et qui brillent sur la scène internationale du sport auto. D'ailleurs, il ne faut pas non plus oublier que la compétition est très souvent le laboratoire des nouvelles technologies de pointe. Bref, cette tendance est incompréhensible et à titre de comparaison, en Grande-Bretagne, vous avez un Ministre de la Défense qui chapeaute une écurie et un programme de courses et ça n'a jamais posé de problèmes…".
Nouveau duel Peugeot-Audi au Mans
"Nous sommes dans la quatrième et dernière année de développement de la 908 HDI 908 FAP. Par ailleurs, le règlement a été aménagé pour nous faire aller moins vite et il a donc fallu apporter plusieurs ajustements. L'objectif reste la victoire au Mans bien entendu. Ce sera dur car Audi a, cette année, un potentiel supérieur au nôtre dans la mesure où ils ont obtenu des moyens pour développer une nouvelle voiture. Mais nous avons pour nous la confiance emmagasinée et des certitudes sur la fiabilité et l'homogénéité des équipages".
Photo : François Fillon sait écouter et tenir compte des consignes de pilotage. C'est une première grande qualité.
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