24 Heures du Mans : Répétition générale
...Heures du Mans n'ont pas vu évoluer la donne : les Pescarolo-Judd ont toujours figuré en haut du tableau. Mieux, en signant un temps de 3'32''468, le Français Emmanuel Collard (qui partage le volant de la n° 16 avec J.-C. Boullion et E. Comas) a rangé au placard la valeur de référence signée par l'Audi R8 d'Allan Mckinsey lors des "essais préliminaires" 2004, soit 3'32''615. Par comparaison, la 1re Audi R8, la n° 3 du team américain Champion que se partagent Letho-Werner, a signé un temps de 3'38''719 (derrière la Courage de Cochet-Nakano-Jouanny), soit un déficit de 6''104 par rapport au temps de référence Audi de 2004. Dans le même ordre d'idée, l'Audi française du team Oreca s'est classée 7e avec un temps de 3'39''060, à mettre au crédit du pilote d'essais Renault F1 Franck Montagny. Que s'est-il passé entre-temps ? La réglementation a fait son œuvre. Conformes aux standards (moins restrictifs) en vigueur jusqu'au terme de 2003, les Audi R8 possèdent désormais un triple handicap : poids augmenté de 900 à 950 kg, capacité du réservoir de carburant bloquée à 80 litres, diamètre des brides d'admission de leurs V8 ramené à 29,9 mm (soit une réduction de 14,5 %). A l'opposé, les adversaires, parmi lesquels les deux Pescarolo-Judd et les deux Courage-Judd, se trouvent dans une situation plus favorable puisqu'ils répondent dès maintenant à la nouvelle définition aérodynamique qui sera obligatoire dès 2007. Plus contraignante que l'ancienne, cette définition trouve néanmoins une compensation, sous la forme d'un triple avantage : le poids demeure à 900 kg, le réservoir de carburant passe de 80 à 90 litres et, enfin, les brides d'admission de leurs moteurs atmosphériques sont augmentées (leur diamètre est 32,7 mm), laissant augurer au bas mot 15 % de puissance en plus.
La consommation moindre des Audi pourrait faire la différence en fin course
Mais attention, le revers de la médaille pourrait se situer au niveau de la consommation. Henri Pescarolo, le patron de Pescarolo Sport, en est conscient. "Comme je l'avais souligné lors de la présentation officielle de l'auto (voir JA n° 914/915 du 22/04/05, NDLR), nous avons pris le parti d'engager une voiture "hybride", en pleine connaissance de cause, dit-il. Maintenant, et ceci en dépit de la contenance plus faible de leur réservoir, il est certain que les Audi disposent d'un avantage en consommation dans la mesure où les brides plus petites limitent la puissance moteur, et où ces moteurs disposent d'une injection directe particulièrement élaborée. Cela dit, je ne pense pas que le gain par rapport à nous se situe à plus d'un tour d'écart". Une différence qui pourrait se traduire par 11 tours de course pour les Pescarolo et 12 pour les Audi. Soit, sur 24 heures, un ou deux arrêts de moins pour les voitures allemandes, selon l'évolution. "Un handicap qui ne devrait pas être insurmontable, selon nos calculs", note Henri Pescarolo. Pour ce qui concerne l'Audi PlayStationTeam Oreca, le travail a effectivement porté sur la consommation avec la complicité des pilotes. Il y a eu aussi la sélection, parmi la très large gamme proposée par Michelin, des pneus pour la course. Hughes de Chaunac, le patron d'Oreca, résume : "Cette Journée Test nous a confortés dans notre idée qu'une bonne partie du résultat allait dépendre de notre travail dans le stand. L'écart avec les voitures les plus rapides et la nôtre va probablement se réduire pendant la course. Petit à petit, la part de stratégie se fera de plus en plus importante. Nous ne pourrons raisonnablement effectuer un premier bilan qu'après au moins six heures de course." On a hâte d'y être ! En Grand Tourisme, Aston Martin se lance un superbe défi en revenant officiellement au Mans après seize ans d'absence (la firme britannique avait obtenu une 11e place en groupe C en 1989). Derrière cet engagement officiel de la firme de Newport Pagnell se cache Prodrive, qui est donc passé du rouge (Ferrari) au vert. Le résultat ne s'est pas fait attendre puisque, à Sebring en début de saison, les Aston Martin DBR 9 ont battu à domicile les Corvette C6-R. Mais à Spa, qui marquait le début de la Série Le Mans 2005, la Ferrari 550 Maranello du team BMS Scuderia Italia (pilotée par Gollin-Ramos-Cressoni) ouvre le score en GT1 en s'imposant sans coup férir. La bande annonce de cette 73e édition des "24 heures" laisse donc présager un match à trois particulièrement serré dans cette catégorie… Quand bien même Aston Martin a annoncé la couleur en signant le meilleur temps de la Journée Test en 3'50''033. Un temps obtenu par son très rapide équipage Enge-Kox-Lamy.
Marc DavidVoir aussi :
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