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Constructeurs

2012 : chronique d’une baisse longtemps annoncée

Publié le 3 février 2012

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Après trois années à plus de 2,2 millions d’immatriculations, il semble inéluctable que le marché français reculera en 2012. Reste à imaginer l’intensité de cette baisse. Si un repli de 8 à 10 % obtient le consensus, ce scénario est toutefois le plus optimiste.
Après trois années à plus de 2,2 millions d’immatriculations, il semble inéluctable que le marché français reculera en 2012. Reste à imaginer l’intensité de cette baisse. Si un repli de 8 à 10 % obtient le consensus, ce scénario est toutefois le plus optimiste.

NB : Pour voir tous les tableaux et chiffres, cliquer ici.

Malgré les craintes du début d’année, voire même un certain pessimisme, le marché français 2011 peut finalement être considéré comme bon, avec plus de 2,2 millions d’immatriculations pour la troisième année consécutive, 2 204 065 pour être précis. La baisse a ainsi été de seulement 2,1 %. La chute de 8 à 10 % attendue en début d’exercice 2011 n’a donc pas eu lieu. Mais à quel prix ? Celui d’une agressivité commerciale rarement vue dans notre pays. Toutefois, cette situation ne pourra pas durer. Dans ce contexte, un marché 2012 à 2 millions, voire légèrement moins, semble obtenir un certain consensus parmi les personnes que nous avons pu interroger en préparant ce dossier. En attendant, pour mieux comprendre l’année qui vient de s’ouvrir, faisons un bref retour sur 2011. Une bonne année au regard des volumes de ventes, mais aussi une année compliquée où certains ont mieux réussi que d’autres. Parmi les Français, pas vraiment de vainqueurs. Renault a reculé de 8,5 % malgré un second semestre bien meilleur et Dacia, avec 15 % de perdus, a tant bien que mal digéré la fin de la prime GPL avec le beau succès du Duster. Chez PSA, Peugeot abandonne 7,7 %. Seule Citroën, avec une baisse de 1,5 %, a réussi à grignoter quelques centièmes de parts de marché.

Le Premium devrait encore gagner du terrain

Parmi les marques importées, Volkswagen s’offre la première marche du podium avec plus de 163 500 immatriculations, soit une croissance de 11,6 %. Mais il y a encore des performances plus remarquables comme, notamment, celles de Nissan, Alfa Romeo ou encore Kia. En effet, ces trois marques affichent les plus belles progressions avec respectivement + 32,7 %, + 24,5 % et + 16,2 %. Le constructeur nippon franchit ainsi la barre des 70 000 ventes, quand Alfa renoue enfin avec un volume décent, représentant la meilleure performance de la marque depuis 2002, et que le coréen poursuit son irrésistible ascension avec près de 28 000 immatriculations. A l’inverse, parmi les grands perdants, on retrouve Fiat, avec - 21,2 %, qui devrait toutefois réussir à inverser la tendance en 2012 avec la très attendue nouvelle Panda. Même chose chez Mazda où l’arrivée du CX-5 va faire oublier un exercice 2011 affichant une baisse de 36,4 %. Dans l’univers Premium, nous avons encore assisté à une pluie de records ! Sous l’impulsion de l’A1, Audi a établi une nouvelle marque, comme nous l’indique, dans l’entretien qui suit, Benoit Tiers, le directeur de la marque. Audi assoit ainsi sa position le leader en France devant BMW et Mercedes. Par ailleurs, Volvo enregistre également un chiffre jamais atteint depuis vingt-quatre ans avec une croissance de plus de 28 % ! Un marché Premium qui devrait continuer à progresser dans l’Hexagone pour dépasser les 200 000 unités.

Surveiller le niveau de ­commandes

“Au premier trimestre, l’indicateur à suivre ne sera pas celui des immatriculations, qui sera forcément orienté à la baisse, mais bel et bien celui des commandes”, a indiqué dans nos colonnes Olivier Veyrier, directeur du commerce France de Peugeot. D’ailleurs, en décembre 2011, cet indicateur était déjà intéressant. Il a certes baissé de 50 %, mais le mois de décembre 2010 avait été exceptionnel avec plus de 400 000 commandes enregistrées en France. Donc, même en baissant de moitié, ce niveau reste bon avec environ 200 000 prises d’ordre. Gonflant ainsi les portefeuilles. Si certains n’ont que quinze jours à trois semaines d’activité en réserve, d’autres en ont davantage. C’est par exemple le cas de Volkswagen qui débute l’année avec un portefeuille de 28 000 commandes, soit environ deux mois d’activité. Une chose est sûre, à l’image de l’année 2011, les ventes à particuliers ne devraient pas tirer le marché. Ces dernières ont en effet reculé de 7,9 %, à 1 290 826 unités. Les entreprises seront à nouveau essentielles à la bonne tenue, ou pas, du marché.

Un second semestre plus dynamique

Dans tous les cas de figure le premier semestre sera forcément orienté à la baisse compte tenu des chiffres de l’année 2011, avant un second semestre que le CCFA imagine plus soutenu sous l’impulsion de modèles importants comme la 208, la nouvelle Clio ou la Golf. Toutefois, ce scénario peut rapidement devenir obsolète si la situation macroéconomique se dégrade encore. Le marché français noté AAA ces trois dernières années pourrait ainsi être dégradé à AA+ s’il demeure proche des 2 millions d’unités, voire à BBB si les immatriculations se limitent à 1,9 million. Un des scénarios envisagés par les analystes IHS qui nous livrent ici leurs prévisions pour le marché français 2012.

NB : Pour voir tous les tableaux et chiffres, cliquer ici.

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