Sémaphore Conseil décrypte les nouvelles politiques de taux
Pas une journée ne se passe sans qu'un organisme financier ne lance une nouvelle offre de financement. Et bien évidemment, chacune d'entre elles affiche un taux, que ce taux soit à classer dans la catégorie des taux standard ou dans celle des taux promotionnels. Des évolutions majeures ont pourtant cours dans ces deux catégories. "Les taux standard ne semblent pas subir de grandes variations ces derniers mois, indique ainsi Virginie Constant, consultante chez Sémaphore Conseil. En revanche, pour un grand nombre d'acteurs, le rythme de révision semble être dorénavant mensuel, et non plus trimestriel comme cela pouvait être le cas auparavant." Les financières doivent plus que jamais s'adapter à la concurrence, les captives de constructeurs ayant notamment tendance à répliquer de plus en plus rapidement aux offres proposées par les sociétés financières spécialisées (CGI, Cetelem, Viaxel, Financo, GE Money Bank…).
Attitude offensive sur le front des taux promotionnels
Le comportement des captives sur le front des offres de financement à taux promotionnels ? Il se veut lui aussi très offensif. "Elles sont nombreuses à continuer à afficher des taux inférieurs à 3 % et certaines relancent des offres qui mettent en exergue des taux à 0 %", confirme Virginie Constant. Ces dernières reviennent sur le devant de la scène après une période où elles s'étaient faites relativement discrètes et elles se caractérisent par des durées plutôt longues. Toutefois, certaines de ces offres ultra-compétitives sont conditionnées à la souscription de prestations de type perte financière ou assurances. "Ford a proposé récemment une offre à 0 % sur 36 mois avec Ford Crédit et Seat une offre à 0 % sur 48 mois avec Volkswagen Bank", illustre la consultante de Sémaphore Conseil. Les autres constructeurs et leurs captives ne sont pas ridicules pour autant en termes de durées. Pour preuve : Renault a proposé il y a peu un taux de 1,9 % pour un financement de 12 à 36 mois. "Il s'agit d'un taux très bas pour RCI Banque", précise Virginie Constant. Celle-ci traite en effet de "gros" volumes de ventes. Du côté des sociétés de financement indépendantes, CGI et Volvo proposent actuellement un taux de 0,9 % jusqu'à 36 mois pour l'acquisition d'un VN quel que soit le modèle (CGI est le partenaire financier de Volvo). "Les banques et les organismes qui interviennent en dehors des points de vente ont eux aussi tendance à afficher des durées plus longues", souligne la consultante de Sémaphore Conseil, qui met en avant deux tendances.
Deux tendances en dehors des points de vente
D'une part, plusieurs sociétés financières communiquent dorénavant sur des taux promotionnels non plus sur 12 mois, mais sur des durées plus longues, c'est-à-dire de 36, 48 voire 60 mois (c'est notamment le cas de Cetelem, Sofinco et Cofidis). D'autre part, les offres à taux unique sur des durées très longues et sans limite de montant emprunté ou presque se multiplient (LCL propose un TAEG de 4,8 % de 25 à 60 mois pour un montant emprunté de 3 000 à 60 000 euros et le CM-CIC un TAEG de 4,9 % de 12 à 60 mois pour un montant emprunté de 1 500 à 40 000 euros). "Surtout, elles ne sont pas limitées à certains modèles, ne requièrent pas d'apport et concernent aussi bien le VN que le VO", précise la consultante. Autant dire que, pour elle, toutes ces offres sont appelées à perdurer en cette période de difficultés pour tout le secteur automobile. "Les offres offensives des captives et des sociétés spécialisées créent du trafic en concessions et servent de soutien aux ventes", conclut Virginie Constant.
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CHIFFRES CLES
15
C'est le nombre de banques occidentales dont les notes viennent d'être abaissées par l'agence Moody's. Du côté des françaises, l'agence de notation a abaissé d'un cran la note de la Société Générale et de deux crans celles de BNP Paribas et de Crédit Agricole SA. Ces trois établissements sont désormais tous notés A2. BNP Paribas estime que l'agence de notation a ignoré "la qualité de son profil de liquidité" dans la mesure où elle disposait à la fin mars de "201 milliards d'euros d'actifs liquides immédiatement disponibles" et "d'un excès de ressources stables de 51 milliards d'euros par rapport aux besoins de financement de son activité de clientèle".
2
Il s'agit du nombre de crans que vient de perdre la note à long terme de la banque française BPCE auprès de l'agence de notation Moody's. Cette dernière l'a fait passer de A2 à Aa3, jugeant que l'affaiblissement de l'économie pouvait entraîner une "augmentation des pressions sur la qualité des actifs du groupe en général". Les notes à long terme de ses principales filiales ont donc elles aussi été dégradées, perdant de un à deux crans pour s'établir toutes à A2 : Natixis, Crédit foncier de France et Banque Palatine étaient tous trois notés auparavant Aa3 et Locindus A1. Moody's a par ailleurs confirmé la note à long terme du groupe Crédit Mutuel CIC (Aa3) et baissé de deux crans celle de Oddo & Cie (Ba1).
126
C'est le nombre de banques de réseau et/ou en ligne dont les tarifs sont recensés sur le comparateur de frais bancaires que vient de lancer l'association UFC Que Choisir. Il fonctionne à partir de huit profils prédéfinis, répartis entre les jeunes de 16 à 25 ans, les actifs de 26 à 60 ans et, enfin, les seniors de plus de 60 ans.
Il est accessible à l'adresse http://www.quechoisir.org/comparateur/banque. Il permet de connaître l'économie réalisable par chaque consommateur en changeant d'établissement… et d'accéder au nom et aux coordonnées de ce dernier s'il est abonné au site www.quechoisir.org.
29 %
Il s'agit du pourcentage de PME-ETI françaises qui réalisent des activités de sous-traitance, d'après l'Observatoire de la performance des PME-ETI de la Banque Palatine, une enquête réalisée par l'institut OpinionWay en partenariat avec le magazine Challenges et la chaîne i>Télé. Les dirigeants d'entreprise sondés déclarent par ailleurs subir des pressions importantes de la part de leurs donneurs d'ordres à hauteur de 57 % (67 % en mai 2011). Elles portent pour l'essentiel sur les prix, la qualité et les délais.
30 %
D'après la seconde enquête annuelle de conjoncture réalisée conjointement par Oséo et la Direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services (DGCIS), c'est le pourcentage d'ETI qui se disent pénalisées par le resserrement du crédit en ce début 2012 (20 % en 2011). Le coût des concours de trésorerie serait plus contraignant que l'an dernier et la hausse du prix des prêts à moyen et long terme pèserait plus nettement. "La trésorerie des ETI innovantes et performantes à l'internationale ne devrait pas se dégrader en 2102", estime toutefois Oséo.
36 %
D'après un sondage réalisé auprès des membres de la communauté Oséo, c'est la part de chefs d'entreprise qui jugent indispensable que l'enseignement supérieur forme à l'entrepreneuriat. Ils estiment qu'il convient d'accroître la connaissance du fonctionnement financier des entreprises et, plus globalement, d'améliorer la culture économique en France. Les sondés ont aussi fait savoir à 26 % qu'ils étaient pour l'élargissement des formations de techniciens et d'ingénieurs aux parcours en alternance ainsi que pour la généralisation des stages en entreprises.
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