Nouvelle hausse de la mortalité routière
Les radars n'ont pas suffi à réduire le nombre de tués sur les routes françaises en 2015. En effet, d'après l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr), 3464 personnes y ont perdu la vie l'an dernier, soit une hausse de 2,4% par rapport à 2014. Cela fait donc la deuxième année que la mortalité routière progresse en France. L'exercice 2014 avait en effet vu le nombre de tués progresser de pas moins de 3,5%.
A quoi faut-il imputer la hausse de 2015 ? Si la Sécurité routière estime que la hausse du trafic a joué un rôle, elle considère surtout qu'il y a eu un relâchement de la part des automobilistes. "La part des accidents mortels en présence d'un facteur alcool est passée de 28% à 30% et celle en présence d'un facteur stupéfiants de 23% à 25%", note l'Onisr. L'organisme souligne en outre que le non-port de la ceinture de sécurité reste toujours une cause de mortalité, notamment en situation professionnelle.
"Il concerne 21% des décès à bord d'un VL, 27% d'un VU et 37% d'un PL", relève ici la Sécurité routière. Seuls points positifs de l'année 2015, l'évolution du nombre des accidents corporels et de celui des personnes blessées. Ils ont baissé tous deux de 3,6%. "Comme il y a moins d'accidents et plus de morts, cela veut dire qu'il y a moins de sens des responsabilités des automobilistes", analyse Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur.
Reste que ces données sont aussi peut-être un constat d'échec pour le Gouvernement. "Une fois de plus, on ne s’attaque pas au fond du problème, regrette ainsi l'association 40 millions d'automobilistes. En quoi le radar sauvera-t-il la vie de celui qui a trop bu ou qui roule sous l’influence de psychotropes ? Il est temps pour le Gouvernement de se montrer honnête et d’apporter des réponses plausibles aux véritables causes des accidents."
Pour la Ligue de défense des conducteurs, le Gouvernement devrait surtout chercher à comprendre les facteurs d'accidents avec les commissions "Enquête Comprendre pour Agir" diligentées par les préfets et à améliorer considérablement l'état de certaines routes en France. "Plutôt que d’entretenir le réseau routier, les autorités préfèrent utiliser l’argent de la répression pour développer de nouveaux radars toujours plus performants", souligne cette autre association.
"Combien de vies auraient pu être épargnées si le budget consacré à ces nouveaux radars avait été employé pour l’aménagement de tronçons notoirement dangereux ?", s’interroge Christiane Bayard, la secrétaire générale de la Ligue de défense des conducteurs..
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