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Nissan pourrait supprimer 20 000 postes

Publié le 25 mai 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Attendue depuis juillet 2019, la restructuration de Nissan se précise et devrait être plus sévère qu'envisagée. Le 28 mai 2020, le nippon devrait annoncer la suppression de 20 000 postes, soit une réduction de 15 % de ses effectifs.
Nissan devrait réduire de 15 % ses effectifs et sa production d'ici à 2023.

 

A l'image de Renault, son allié Nissan va lui aussi dévoiler un plan stratégique le 28 mai 2020 après de mauvais résultats en 2019. Comme le français, le nippon avait annoncé, en juillet 2019, cette perspective qui ne laissait planer aucun doute au sujet des suppressions de postes et à la réduction des capacités de production. Cela devait se traduire par la suppression de 12 500 emplois d'ici mars 2023, soit environ 10 % de ses effectifs mondiaux, pour réduire d'autant ses capacités de production d'ici là.

 

Entre temps la crise du coronavirus n'est pas venue arranger les choses. Selon l'agence nippone Kyodo News, ces coupes devraient désormais être portées à 20 000 emplois, soit 15 % des effectifs totaux du groupe, selon des sources proches du dossier. Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de Nissan a refusé tout commentaire sur des "spéculations".

 

Une source proche du constructeur a toutefois reconnu auprès de l'AFP que le précédent plan de restructuration lancé en 2019 n'était "clairement" plus suffisant face à la sévère aggravation de la crise du marché automobile mondial depuis la pandémie de coronavirus. La nouvelle direction de Nissan "a déjà clairement dit qu'il fallait réduire les coûts fixes, tous azimuts" et se recentrer sur des "ambitions réalistes", selon cette source.

 

Nissan a des capacités de production mondiales de plus de 7 millions d'unités par an, mais n'en a fabriqué que 5 millions en 2019. En Europe, son usine de Barcelone, en surcapacité, apparaît notamment particulièrement menacée, tandis que son immense usine de Sunderland, dans le nord-est de l'Angleterre, devrait être ménagée.

 

Cette restructuration, annoncée depuis des mois, a mis un certain temps à arriver à maturité. Il faut dire qu'il s'agit d'une valse à trois temps puisque Nissan doit aussi composer avec Renault, Mitsubishi et donc l'Alliance. Il est donc logique que l'annonce des trois plans stratégiques s'enchaîne. L'Alliance ouvre le bal le 27 mai, suivie de Nissan le 28 et Renault le 29.

 

Bien que la polémique enfle autour des éventuelles fermetures de sites Renault en France, le français ne pourra sans doute pas éviter, lui aussi, une large restructuration pour retrouver du poids dans l'équilibre naissant de l'Alliance post-Ghosn. Il ne faut pas oublier que le gouvernement français à tout fait, à l'époque de la crise Ghosn, pour "sauver" l'Alliance quitte, notamment, à rater la fusion avec FCA. Préserver une alliance, un mariage, demande quelque fois des compromis... comme des fermetures de sites.

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