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Michelin restructure son activité PL en France

Publié le 10 juin 2013

Par Frédéric Richard
3 min de lecture
Le manufacturier clermontois restructure son activité de pneu PL en France. L'occasion également de dévoiler une stratégie plus vaste, destinée à renforcer la compétitivité du groupe au plan européen.

Les annonces des derniers jours, faisant état de la volonté de Michelin de réduire drastiquement les effectifs du site Michelin de Joué-lès-Tours (37), ont suscité les plus vives incompréhensions des salariés, d'autant que les derniers résultats du groupe restent très convenables, et même encourageants au plan mondial. Toutefois, En Europe, Michelin ne cache pas que le contexte actuel est très complexe, grevant fortement et durablement la situation du groupe clermontois.

Ainsi, Bibendum a décidé de mettre en place une restructuration de son activité PL en France, afin de ménager sa compétitivité, comprenez perdre moins sur un marché qui s'est effondré de 25% depuis 2007. Ce plan se traduit tout d'abord par un transfert des activités de fabrication de pneus poids lourds du site de Joué-lès-Tours vers celui de la Roche-sur-Yon. Une initiative qui vise à construire sur place un grand pôle industriel de ce secteur, capable de produire 1,6 million de pneus par an. Mais qui aura aussi pour conséquence de retirer une large part de l'activité du site tourangeau…

Ainsi, l’atelier de pneus poids lourds de Joué-lès-Tours pourrait cesser son activité d’ici le 1er semestre 2015, le site ne conservant la fabrication que des produits appelés "semi-finis" (tissus métalliques, membranes en caoutchouc…) déjà fabriqués sur place, mais qui n'emploie que 200 personnes sur les 930 que compte l'usine… Parmi les 730 autres, 250 pourraient bénéficier d’un aménagement de fin de carrières. Enfin, les 480 salariés restants se verraient proposer deux postes correspondants à leurs compétences sur "un autre site de Michelin en France", selon la communication du groupe.

Bien entendu, la nouvelle, accueillie comme un coup de massue par les salariés de Joué-lès-Tours, a fait frémir les syndicats, qui n'hésitent pas à déclarer qu'ils vont se battre, mettant en avant un moyen de pression de nature à favoriser les négociations: "Nous disposons ici d'un atelier de calandrage (fabrication des nappes textiles et métalliques des pneus) qui fournit 25 à 30% des usines en Europe. En bloquant cet atelier pendant une semaine, on arrêtera 20 à 25% des usines en Europe", met en garde la CGT.

Implantée depuis 1961 à Joué-lès-Tours, l'usine a compté jusqu'à 4000 salariés dans les années 1980. Ils étaient encore 1200 employés en 2008 avant un plan social qui a supprimé 340 postes en 2009.

Réorganisation plus large

La situation nécessite, selon Michelin, d'autres initiatives moins polémiques et qui visent même à démontrer une certaine envie de rester actif en France et en Europe. A ce titre, le groupe clermontois va investir près de 800 millions d'euros entre 2013 à 2019, pour permettre aux usines françaises d’atteindre les meilleurs standards de compétitivité en Europe. Cent millions d’euros seront notamment convertis en machines de production pour améliorer la compétitivité du site de la Roche-sur-Yon, choisi pour devenir la vitrine du groupe sur le secteur.

D'autre part, Michelin compte augmenter ses capacités de pneus génie civil dans ses deux usines françaises de Montceau-les-Mines et du Puy-en-Velay, pour répondre à la croissance envisagée du marché. Un investissement de 8 millions d’euros est aussi prévu d’ici 2019 pour moderniser l’outil industriel de l’usine de Troyes.

Enfin, le centre de R&D de Michelin à Clermont-Ferrand va faire l’objet d’une profonde modernisation avec la construction et la transformation de bâtiments, principalement pour augmenter son efficacité et raccourcir les délais de développement.

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