Les ventes en berne, l'après-vente en planche de salut
"L'objectif de ventes de 1,9 million d'unités sur 2012 n'a pas été atteint." C'est en ces termes que Patrick Bailly, président du CNPA, a entamé la séance de mauvaises nouvelles. Et ce n'est pas près de s'arranger ! "En 2013, on estime pouvoir réaliser 1,8 million de ventes, un chiffre correspondant aux ventes de 1998 !", a-t-il poursuivi, soulignant qu'à cette époque, personne ne s'émouvait de ces volumes puisque les marges permettaient alors de vivre confortablement…
L'avenir s'annonce aujourd'hui des moins radieux, et le moral des entrepreneurs chute à mesure que les méventes se confirment. Les immatriculations VN ont reculé de près de 15% sur le dernier trimestre de 2012, contre -2% pour les VO. Dans ce domaine, ce sont les véhicules les plus récents qui, par leur valeur de revente plus élevée, souffrent le plus, crise économique oblige. Et Patrick Bailly de se risquer à un petit message à l'adresse de nos pouvoirs publics : "Ne pourrait-on pas imaginer un possible déblocage de l'épargne salariale des employés de certaines entreprises pour l'achat de véhicules propres, afin de faire un peu remonter les volumes de vente ?"
Du côté des services, on sent poindre une lueur d'espoir dans la voix de Patrick Bailly. "Nous espérons que, si le parc n'augmente plus, les automobilistes entretiendront plus et mieux leurs véhicules." Les chiffres semblent aller en ce sens, puisque la chute de l'activité après-vente dans tous les réseaux (marques et indépendants) est arrivée à son point d'inflexion. Sur le dernier trimestre de 2012, le secteur s'est stabilisé à -1%. Enfin, concernant le volet de l'emploi, sur les derniers mois, la branche commerce et réparation automobile a perdu près de 3000 postes, un chiffre qui porte à 5500 personnes l'hécatombe sur 2012.
L'avenir
Le CNPA, qui avait déjà décidé de réagir à la conjoncture économique difficile avec le plan "Compétences Emplois" en 2010, remet le couvert avec le "Plan Compétences emplois 2", lancé aujourd'hui sur trois ans, avec un budget de 30 millions d'euros (21 millions issus des professions de l'automobile et 9 millions apportés par l'Etat).
Il s'agit toujours de soutenir les différentes branches de l'automobile, notamment au niveau de la formation. Néanmoins, conscient que la première initiative avait surtout profité aux grosses structures pouvant se permettre des absences sans trop de casse, le CNPA a légèrement revu le fonctionnement du système. Désormais, le programme de formation mettra l'accent sur les TPE, proposant même de la Gpec (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) aux entreprises qui souhaitent un accompagnement pour rationaliser les postes dans leur activité quotidienne. "La solution ne viendra pas du marché. Chacun doit comparer sa structure au potentiel marché et adapter son entreprise en termes de frais fixes, de personnel… Et il vaut mieux former que licencier", conclut Patrick Bailly.
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