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Le bac pro trois ans change la donne

Publié le 12 juin 2009

Par Sarah Motro
4 min de lecture
A partir de septembre prochain, le BEP disparaît pour laisser place au bac professionnel en trois ans. Une mesure qui va permettre de consolider la formation de nombreux jeunes dans la branche automobile. Face à l'inquiétude...
...des entreprises, les organismes de formation se veulent rassurants.
Elle était attendue depuis longtemps par les organismes de formation de la branche automobile. A la rentrée prochaine, la réforme sur le bac professionnel entrera en vigueur. Il sera ainsi accessible dès la sortie de 3e et se préparera en trois ans au lieu de quatre. Ce nouveau cursus remplace en effet la formule BEP + Bac Pro (voir graphe). A la rentrée 2010, aucun élève ne fera d'entrée en BEP : ce diplôme est supprimé. "En fin de BEP et sur la première année de Bac pro les élèves revoyaient les mêmes choses et avaient tendance à s'ennuyer. Avec cette réforme, nous accélérons leur arrivée au baccalauréat", indique Laurent Roux, directeur académique du Garac. En lançant cette réforme, le ministère entend effectivement amener davantage de jeunes jusqu'au bac et revaloriser la filière professionnelle vis-à-vis de la voie générale (seconde, première et terminale). "Si la réforme avait été mise en place plus tôt, les filières professionnelles auraient peut-être eu plus de succès qu'aujourd'hui, commente Laurent Roux avant de poursuivre, les élèves qui suivront ce bac professionnel devront suivre en trois ans le même programme auparavant réparti sur quatre ans avec un "bonus" de qualification. Nous allons accueillir de nouveaux profils intéressés, à qui la voie générale ne convient pas vraiment". Le directeur du Garac attend donc une augmentation des effectifs dans la filière professionnelle.

Nouveaux profils

Cette réforme amènera dans la branche des services automobiles de nouveaux profils avec une formation plus solide. Un vivier qui devrait intéresser les employeurs à la recherche de personnel pouvant s'adapter à l'évolution rapide des technologies et des matériels de diagnostic. Mais les employeurs ont déjà évoqué leurs premières inquiétudes sur la réduction de la formation d'un an, en devant assurer le même programme. Au Garac, une promotion de 22 élèves sous statut scolaire a expérimenté, de 2005 à 2008, ce nouveau cursus. Laurent Roux en tire un bilan très positif : "Les entreprises ont été très satisfaites, 100 % de la promotion a été diplômée et une partie d'entre eux a continué sur un Certificat de qualification professionnelle technicien Electricien Electronicien automobile ou un BTS". Cependant, il conseille d'adapter, sur la première année, le volume de travail donné à l'élève. "Les entreprises doivent préparer cette première immersion, il faut trouver le bon dosage", précise-t-il.

Sur les contrats en apprentissage, certaines entreprises redoutent de s'engager sur 3 ans au lieu de 2. En effet, les entreprises pouvaient jusqu'à présent rompre au bout de deux ans un contrat avec un élève qui ne convenait pas. "Il faut diminuer leurs réticences, intervient Marc Fritisse, directeur de l'Aforpa. Le taux de rupture des contrats d'apprentissage n'a jamais été très élevé. Pour nous, il variait de 6 à 7 % sur les dernières années." La dernière préoccupation des entreprises porte sur la rémunération des élèves en apprentissage dans ce nouveau cursus.

Délibération paritaire

Elles craignaient de rétribuer les élèves sur l'échelon 9 dès la première année de Bac Pro. Or, une nouvelle délibération paritaire a été signée en janvier dernier par les partenaires sociaux de la branche des services de l'automobile. Désormais, la rémunération fixée dans les contrats pour les bac pro en maintenance automobile et en réparation carrosserie ne pourra être inférieure au barème (pour 35 heures) de l'échelon 3 pour la 1re année (1 365 euros brut), de l'échelon 6 pour la 2e année (1 440 euros) et de l'échelon 9 (1 570 euros) pour la dernière année. "Cette politique de rémunération décidée par la branche est très positive, estime Laurent Roux. Un élève qui sort de 3e n'a pas encore acquis les différentes compétences. Au cours de ses 3 années de bac professionnel, il est donc rémunéré de façon progressive. Cet échelonnement est bienvenu pour les employeurs qui doivent supporter la crise."

Avec cette réforme, les jeunes devraient être de plus en plus nombreux à intégrer un BTS et avoir un bagage plus solide pour faire face à toutes les innovations technologiques. Dès à présent, le Garac forme 52 % de ses élèves jusqu'au Bac Pro et 20 % en BTS.

Photo : Laurent Roux, directeur académique du Garac.

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