Jacques Rivoal, directeur Volkswagen France
Journal de l'Automobile. Vous arrivez de chez Renault, quelles sont les plus grandes différences entre les deux constructeurs ?
Jacques Rivoal. Si sur certains aspects je retrouve une problématique proche, comme déployer une politique afin d'optimiser les résultats, pour le reste tout est différent : la marque, bien évidemment, la gamme de produits, mais aussi la culture, les process, les relations entre la maison mère et la filiale. Ce défi est donc excitant pour moi avec un point qui l'est tout particulièrement : l'ambition de croissance de la marque Volkswagen. Et elle se donne les moyens de ses ambitions.
JA. Quelle est donc votre feuille de route, ou devez-vous conduire Volkswagen en France ?
JR. La feuille de route s'inscrit dans la stratégie mondiale du groupe qui vise la place de numéro 1, que l'on raisonne en volume, en parts de marché, en rentabilité, en technologie où encore en qualité. Dans le cadre de cette croissance, il est clair que la marque Volkswagen sur le marché français devra jouer son rôle. Cette année, nous devrions dépasser les 7 % de parts de marché dans l'Hexagone, une progression par rapport à 2009, puis notre objectif, à moyen terme, est de franchir une étape à 8 %.
JA. Un commentaire sur la performance de Volkswagen au premier semestre (-2,8 %) et celle que vous envisagez pour le second ?
JR. Sur le premier semestre, en parts de marché, nous sommes légèrement plus bas que l'an dernier à la même époque. Cependant, contrairement à l'an dernier, nous avons un portefeuille de commandes supérieur grâce notamment au succès de la Polo et du Tiguan. Ceci nous laisse à penser que notre second semestre sera meilleur, car en plus de la livraison de ce portefeuille, nous allons nous appuyer sur un festival de nouveautés : en plus de la montée en puissance du Touareg, nous pourrons compter sur les nouveaux Touran et Sharan début septembre puis, en fin d'année, sur les nouvelles Passat et Phaeton. La performance de Volkswagen sera donc meilleure que depuis le début d'année même si le marché dans son ensemble s'annonce plus difficile.
JA. Annoncé en croissance pour 2010, le marché des entreprises a-t-il effectivement repris des couleurs ?
JR. Au cours du premier semestre cela n'a pas été le cas, le marché restant déformé par l'influence de la prime à la casse sur le canal des particuliers. Cependant, nous pensons que le poids des ventes à sociétés devrait de nouveau croître d'ici la fin de l'année.
JA. Dans ce contexte, quelle est la performance de votre réseau ?
JR. Après avoir terminé l'année 2009 à 0,9 %, le premier quadrimestre 2010 laisse apparaître une rentabilité positive et en progression par rapport à cette même période de l'exercice précédent où elle était négative. Nous sommes donc assez confiants pour cet exercice, le réseau devrait atteindre une rentabilité voisine de 1 %. L'assainissement et l'amélioration de l'activité VO, comme celle du VN d'ailleurs, mais aussi l'après-vente qui connaît un bon début d'année, expliquent cette amélioration.
JA. Votre première concession aux nouvelles normes vient d'être inaugurée à Marseille. Quelle va être la cadence de mise en place de cette nouvelle signalétique et y a-t-il une dead line pour le réseau ?
JR. Il est vrai que jusqu'ici, pour des raisons économiques, nous avions freiné le déploiement de cette nouvelle identité. Nous allons reprendre, mais toujours avec pragmatisme. Ceux qui vont investir dans une nouvelle affaire vont naturellement respecter ces nouvelles normes. Quant aux autres, déjà installés, nous allons leur demander de rafraîchir leurs installations.
JA. En début d'année, Volkswagen a lancé un vaste chantier sur la qualité Vente et Après-vente. Les améliorations sont-elles déjà palpables ?
JR. Au cours des premiers mois, nous avons vu les indicateurs VN progresser spectaculairement, et aujourd'hui nous voyons ceux de l'après-vente s'améliorer. Mais la qualité reste un travail de tous les instants. Nous devons progresser sans cesse. Nous disposons de tous les instruments pour y parvenir, que ce soit les méthodes, les process, la formation, les systèmes d'animations du réseau, etc. L'enjeu demeure que ces politiques se déploient et obtiennent l'adhésion complète du réseau.
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