François Michelin, la disparition d'un géant
Né le 15 juin 1926 à Clermont-Ferrand, François Michelin aura été gérant du groupe durant 47 ans, avant de confier la direction à son fils, Edouard Michelin, tragiquement disparu en 2006.
François Michelin était assurément un visionnaire, sa stratégie d'internationalisation et son pari pris, contre l'avis de beaucoup, sur la technologie radial en sont sans doute les deux plus marquantes illustrations. Même s'il y eut aussi des périodes très difficiles, après la prise de contrôle de Uniroyal Goodrich aux Etats-Unis, afin de contrecarrer l'assaut de Bridgestone qui avait acheté Firestone (épisode qui permettra à François Michelin de révéler ensuite un jeune trentenaire nommé...Carlos Ghosn), ou en 1982, quand le groupe doit se résoudre à accepter un prêt de l'Etat pour ne pas sombrer.
Un comble et une blessure personnelle pour un dirigeant délibérément libéral. Lors d'une de ses dernières sorties publiques, à Ladoux, en 2013, il avait ouvert son discours par un aussi cinglant qu'ironique : "Je suis un sale capitaliste !".
Volontiers conservateur sur le plan social, "le patron le plus secret de France" n'en était pas moins apprécié de ses salariés, les fameux "Bib". Très pieux, il était pétri de convictions qu'il défendait discrètement mais inconditionnellement : vérité, réalité, place centrale du client dans l'entreprise, valeur des hommes avant toute chose.
Jean-Dominique Senard, président du groupe Michellin a déclaré : "Je tiens, au nom des employés du groupe, à rendre un hommage particulier à cet homme d'exception, unaninement respecté pour ses valeurs, ses convictions et sa vision".
Rappelons que François Michelin avait été élu Homme de l'Année par le jury du Journal de l'Automobile en 1989.