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Fin de partie pour Thierry Peugeot

Publié le 4 juillet 2014

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
Thierry Peugeot doit quitter le Conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën où il représentait les Etablissements Peugeot Frères. C'est peut-être la fin d'une nuit des longs couteaux au sein du groupe.

Comme de coutume, c'est un communiqué de presse laconique qui annonce que Thierry Peugeot, suite à une réunion de la société EPF, quitte immédiatement le Conseil de surveillance du groupe PSA. La fin du feuilleton est abrupte, mais somme toute prévisible, tant les tensions entre les membres de la famille ont pris de l'ampleur ces deux dernières années.

Thierry Peugeot paye ses prises de position et vraisemblablement une récente interview accordée à nos confrères des Echos, un entretien où il exprimait à nouveau une dissonance par rapport à la stratégie du groupe. Il réaffirmait notamment qu'il y avait d'autres options que le rapprochement de DongFeng et de l'Etat et qu'il restait profondément libéral, donc opposé à l'intervention de l'Etat dans un groupe privé. Il égratignait Philippe Varin, indiquant que l'histoire aurait pu s'écrire d'une autre manière avec un Streiff ou un Tavares aux manettes. Il stigmatisait enfin la perte de contrôle de la famille sur le groupe.

Bref, droit dans ses bottes et fidèle à ses valeurs, mais ce sont précisément ces valeurs qui ont en partie conduit à la déroute de PSA. Méfiance par rapport aux relocalisations par attachement à la France certes, mais c'est ce qui a conduit le groupe à descendre du train chinois par exemple. Méfiance par rapport aux alliances avec les autres constructeurs (BMW, Mitsubishi, GM, etc.) qui laisse le groupe seul, avec une surface industrielle intermédiaire peu commode. Etc. Toutefois, il faut se garder d'incriminer le seul Thierry Peugeot, qui ne saurait servir de parfait bouc-émissaire tant les erreurs ont été largement partagées.

Robert Peugeot sort donc vainqueur du bras de fer, mais en revanche, l'éviction de Thierry Peugeot ne doit pas être interprétée comme un retrait de la famille Peugeot, puisqu'il est remplacé par Marie-Hélène Roncoroni, sa soeur. Frédéric Banzet, qui appartient aussi à la famille, remplacera de son côté Jean-Philippe Peugeot, qui aura longtemps tenté d'assurer la fluidité des échanges entre Thierry et Robert.

Il ne faut pas non plus y voir le déclin des Peugeot car il convient de se souvenir que la FFP s'est largement diversifiée ces dernières années, sous l'impulsion de Robert Peugeot. PSA ne représente ainsi plus que 25% du portefeuille de FFP.

Reste à espérer qu'après avoir perdu deux ans à cause de querelles familiales qui ont généré beaucoup d'inertie, le groupe PSA puisse enfin repartir sur une ligne claire, dont l'exécution est confiée au bras armé opérationnel Carlos Tavares.

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