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Xerfi affiche ses prévisions

Publié le 12 septembre 2008

Par Armindo Dias
5 min de lecture
La société d'études estime que le financement auto sera bientôt marqué par la fin du repli des crédits affectés et un ralentissement de la LOA. Des évolutions dues notamment à la hausse des taux d'intérêt, à l'envolée du prix des carburants, aux performances commerciales de certains...
La société d'études estime que le financement auto sera bientôt marqué par la fin du repli des crédits affectés et un ralentissement de la LOA. Des évolutions dues notamment à la hausse des taux d'intérêt, à l'envolée du prix des carburants, aux performances commerciales de certains...

...constructeurs et à la baisse des taux d'intérêt à partir de 2009. Explications.


L'année en cours pourrait marquer un tournant dans le financement automobile. C'est en tout cas l'une des convictions de la société Xerfi. Elle estime en effet que les captives et filiales de groupes bancaires "produiront" prochainement plus de crédits affectés, cette évolution devant essentiellement se faire au détriment de la LOA. "Ils devraient connaître une croissance de 1 % en 2009 après avoir subi une baisse de 3,5 % en 2008, indique Guillaume Mouren, directeur du pôle automobile de Xerfi (Ndlr : cette société a publié une étude baptisée "le financement automobile aux particuliers"). Ils ont enregistré des baisses de 6,9 % en 2006 et de 4,9 % en 2007." La LOA devrait elle voir sa production enregistrer des croissances de 12 % en 2008 et de 9 % en 2009, ce mode de financement n'ayant longtemps connu que des croissances à deux chiffres (22 % en 2004, 7,1 % en 2005, 12 % en 2006 et 16,7 % en 2007).



"Le moindre repli du crédit affecté prévu cette année peut s'expliquer en partie par le retour à de meilleurs résultats de certains constructeurs comme Renault, PSA ou Fiat, poursuit Guillaume Mouren. Nous devrions assister à une croissance du nombre des dossiers de crédits affectés, mais la valeur de ces dossiers devrait être moindre que celle des années précédentes, du fait de la descente en gamme du marché français consécutive à l'instauration de l'écopastille et de taux d'intérêt qui restent relativement élevés. Les difficultés traversées par certains constructeurs, type Mercedes, Audi ou Volkswagen, devraient pour leur part expliquer le net ralentissement de la LOA en 2008. D'autres constructeurs devraient heureusement compenser ce ralentissement grâce à leurs modèles peu polluants, ce qui sera notamment le cas avec BMW. Il convient par ailleurs de noter que la location avec option d'achat n'est pas encore arrivée à maturité."
Il n'empêche. Les particuliers n'en devraient pas moins être de plus en plus nombreux à souscrire à un autre mode de financement : la LOA ballon, type de financement qui peut s'apparenter à de la LLD. "Nous assistons peu à peu à une unification entre les offres de financements destinées aux particuliers et celles destinées aux entreprises", estime le directeur du pôle automobile de Xerfi. Ces dernières sont en tout cas appelées à être de plus en plus sollicitées, à commencer par les artisans, les professions libérales et les TPE.

Vers plus de partenariats entre opérateurs et réparateurs


Xerfi considère en effet que les grands comptes ne vont pas vraiment chercher à accroître leurs parcs en 2008, les conditions d'accès aux crédits s'étant quelque peu resserrées depuis la crise des subprimes. Résultat : les grandes sociétés vont se montrer plus sélectives dans leurs investissements, en privilégiant bien sûr ceux dont elles ne peuvent pas se passer. Seulement voilà. Les captives et filiales de banques vont aussi devoir se montrer très convaincantes à l'égard des artisans, professions libérales et autres TPE, les nouvelles cibles de la LLD. "Ces catégories de clientèle sont très attachées à la propriété et privilégient encore le crédit affecté à la LLD", souligne Guillaume Mouren. En outre, certains opérateurs devraient être avantagés par rapport à d'autres.
"Les filiales de banques ont généralement des relations privilégiées avec ce type de clientèle, même si certaines captives s'attachent aussi à entretenir des relations de proximité via leurs réseaux de concessionnaires", poursuit le directeur du pôle automobile de Xerfi. Une chose est sûre. De plus en plus d'opérateurs devraient proposer des cartes co-brandées et des offres de financement packagées. Ces deux types de produits (les premiers étant plutôt destinés aux particuliers et les seconds visant à la fois les particuliers et les entreprises) permettent de fidéliser sa clientèle et de gagner de la marge avec un produit autre que la seule solution de financement (l'assistance, l'entretien, la réparation, le remplacement de véhicule, l'assurance et la garantie perte financière ou perte d'emploi en font parties). D'autant plus que le marché est devenu très concurrentiel et peu rémunérateur avec un taux d'intérêt de 4,25 %.



"Les niveaux de marges étant particulièrement importants au niveau des pièces de rechange, nous devrions assister à une véritable prolifération de partenariats entre des opérateurs financiers et des assisteurs et/ou réparateurs au cours des prochaines années, précise Guillaume Mouren. Un phénomène qui sera sans doute accentué par le fait que de plus en plus de sociétés d'assurance souhaitent aussi intégrer à leurs offres des produits de type SAV." Autres développements importants à venir sur le marché auto français selon Xerfi : le développement des outils de simulation de financement sur Internet et la croissance du marché du financement VO, ce dernier n'étant pas encore arrivé à maturité en raison de la non structuration des réseaux de constructeurs étrangers. "Ils devraient peu à peu s'organiser à l'image des réseaux Renault Occasion et Occasions du Lion", conclut le directeur du pôle automobile de Xerfi.


Photo : Guillaume Mouren, directeur du pôle automobile de Xerfi.

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