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Véhicules électriques : les attentes restent très fortes

Publié le 14 avril 2011

Par Armindo Dias
3 min de lecture
D’après une étude du cabinet Deloitte, si 63 % des consommateurs européens envisagent l’achat d’un véhicule électrique avec un litre d’essence sans plomb à 2 euros, ils sont aussi 74 % à attendre de ce type de véhicules qu’ils affichent une autonomie moyenne de 480 kilomètres.
Bertrand Delain, associé conseil responsable du secteur manufacturing chez Deloitte France.

Il y a loin de la coupe aux lèvres ! Deloitte vient de nouveau d’en apporter la preuve avec une étude centrée sur l’adoption des véhicules électriques. Elle a été réalisée, récemment, dans 7 pays en Europe (France, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne, Turquie et Royaume-Uni). Elle révèle que les consommateurs envisagent l’achat d’un véhicule électrique d’autant plus que le prix du carburant augmente : avec un litre d’essence sans plomb à 2 euros, ils se déclarent prêts à 63 % à envisager l’achat d’un véhicule électrique, contre 53 % avec un litre à 1,50 euro. Seulement voilà. Ils se montrent aussi très exigeants à l’égard de ces véhicules. Ils sont 74 % à souhaiter les voir afficher une autonomie moyenne de 480 kilomètres et 67 % à estimer que leur temps de recharge maximum ne devrait pas dépasser les deux heures. Bref, ce que propose actuellement le marché ne correspond pas franchement à leurs attentes, et ce, indépendamment de leurs besoins réels (peu de consommateurs interrogés parcourent plus de 80 kilomètres par jour). “Les attentes des consommateurs européens vis-à-vis des véhicules électriques sont fortes à la fois en termes d’autonomie, de temps de recharge et de coûts”, confirme Bertrand Delain, associé conseil responsable du secteur manufacturing chez Deloitte France. Autrement dit, en l’état actuel des choses, les consommateurs européens ne sont pas franchement prêts à casser leur tirelire pour acquérir un véhicule électrique. Pour preuve : parmi les 53 % de sondés qui se déclarent disposés à en acheter, 58 % espèrent le payer moins de 15 000 euros (primes gouvernementales incluses). Par rapport à un modèle thermique équivalent, ils ne sont, en outre, que 24 % à accepter de payer un supplément de plus de 1 500 euros. Le rôle des pouvoirs publics sera donc primordial, tant en termes d’aides à l’achat que de développement des infrastructures de recharge.

Un tiers des ventes mondiales en 2020

Les premiers acquéreurs ou loueurs de véhicules électriques seront donc à classer dans la catégorie des “pionniers potentiels”, une stratification à laquelle se sont identifiés 16 % des Européens d’après l’étude de Deloitte. Pour l’essentiel, il s’agit de consommateurs à la fois concernés par l’environnement, politiquement actifs, se percevant comme de véritables faiseurs de tendances et très adeptes des nouvelles technologies. “Ils connaissent aussi les principales caractéristiques techniques des véhicules électriques actuels”, ajoute Bertrand Delain. Au final, rien d’étonnant donc s’ils considèrent les véhicules électriques comme plutôt sympas, pratiques, sûrs et d’un bon rapport qualité-prix… même si, eux aussi, ils ne sont pas insensibles aux primes gouvernementales et au coût de recharge de ces véhicules (les “pionniers potentiels” allemands et britanniques sont, toutefois, moins sensibles au prix du carburant que dans les autres pays, en plus d’être plus enclins que les autres pionniers à payer un supplément pour un véhicule électrique). “Seul un faible pourcentage des consommateurs considérés comme des pionniers potentiels devraient vraiment être les premiers adoptants du véhicule électrique”, nuance toutefois Bertrand Delain. A court terme, ils ne seraient ainsi que 1 à 2 % à vouloir vraiment franchir le pas. A plus long terme, c’est tout autre chose. Deloitte estime dans un de ses rapports que les véhicules électriques et autres voitures “vertes” représenteront jusqu’à un tiers du total des ventes mondiales sur les marchés développés en 2020 (20 % dans les zones urbaines des marchés émergents). Et il n’y a pas de hasard à cela : les constructeurs auraient actuellement dans leurs cartons 130 projets de véhicules “verts”. “Les politiques publiques pèseront lourdement sur l’éventail des technologies de transmission offert dans chaque pays”, rappelle Deloitte.

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