"Tous les produits automobiles ont une place dans ce système"
Journal de l’Automobile. A ce jour, quel est l’impact du e-commerce sur l’économie ?
Marc Lollivier. Le fait est qu’à fin 2010, nous dénombrerons 26 millions de Français qui achètent sur Internet, soit 4 millions de plus qu’il y a un an. Ceux-ci représentent un chiffre d’affaires en progression de 30 %, à 32 milliards d’euros. Une croissance qui va incontestablement se poursuivre grâce à deux facteurs encourageants. Le premier réside dans le taux d’équipement des Français en matériel informatique qui va croissant et favorise l’accès aux sites de e-commerce. Le second repose sur une offre de plus en plus riche dans tous les secteurs et qui attire fatalement davantage de clients.
JA. Qu’en est-il des bénéfices pour l’automobile ?
ML. L’achat sur Internet est entré dans les mœurs. Nous pensions qu’il y avait un seuil psychologique au regard du montant du panier moyen, de 93 euros, or il s’avère que les internautes sont prêts à dépenser 2 000 à 3 000 euros. De fait, on observe que le VO marche bien, tout comme les pièces détachées. Le VN se développe plus lentement, mais il est clair que les constructeurs ont passé la vitesse supérieure pour se concentrer sur une question simple : “Comment se positionner sans exclure notre réseau de concessionnaires ?”. Je suis convaincu que tous les produits automobiles ont une place dans ce système comme le prouvent les ventes flash de voiture neuve.
JA. Quels sont par ailleurs les enjeux en termes de communication ?
ML. Il y a plusieurs façons de communiquer : la vidéo, la 3D, la réalité augmentée ou encore la personnalisation, domaine dans lequel les constructeurs sont en avance. Le web 2.0 est également un puissant vecteur d’information. Il faut savoir que 2/3 des consommateurs reviennent en ligne commenter leur achat et 60 % transmettent un message positif. Il reste cependant à mieux exploiter la complémentarité entre le e-commerce et le point de vente physique, car désormais, aucun ne peut s’affranchir de l’autre.
JA. Vous venez de signer avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la charte de déontologie “Publicité ciblée et protection des internautes”, à quels changements peut-on s’attendre ?
ML. Jusqu’à présent, il n’y avait pas réellement de cadre légal autour de la communication on-line. Il y avait donc des risques d’intrusion pour le client. Cette charte a fédéré tous les acteurs de la filière, issus de la vente, de la communication et du conseil, pour fixer les règles en huit recommandations, notamment au sujet des données personnelles de navigation. Le but étant de redonner confiance à l’internaute en le protégeant des mauvaises pratiques.
JA. Vous disiez précédemment que les constructeurs tentaient de rattraper leur retard, cette charte leur laissera-t-elle cette opportunité ?
ML. Comme beaucoup, il est vrai que les constructeurs sont des annonceurs et des acteurs de l’Internet. Ils n’ont cependant rien à craindre, je le répète, cette charte n’est pas un frein mais un cadre pour évoluer sereinement. D’autant que les fédérations qui ont été consultées tiennent à conserver des lois flexibles, adaptables aux méthodologies évolutives d’Internet.
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