Speedy mise sur l'alternance

Speedy dispose depuis 1995 d'un centre de formation qui sert à former les quelques 3000 employés dans les domaines de la technique, du management ou encore de la gestion d'entreprise. A l'année, cela représente 35000 heures, pour un investissement équivalent à 6% de la masse salariale.

Et depuis cinq ans, le spécialiste de la réparation rapide délivre des certificats de qualification professionnelle (CQP) Opérateur Service Rapide. Autrement dit, en plus de prendre des jeunes en alternance pour un CAP ou un Bac Pro, Speedy s'est associé à l'Anfa pour créer des classes 100% Speedy. Le profil préféré reste un jeune disposant déjà d'une formation technique, mais le directeur des ressources humaines souligne que le critère déterminant reste surtout la motivation du postulant.

Ce point se traduit d'ailleurs sur les résultats, assure Mehdi M'Hamed, directeur des ressources humaines de Speedy : "Nous avons un taux de réussite de 90%, alors que la moyenne nationale montre que 50% des élèves abandonnent en cours de formation, et sur les 50% restants, 30% obtiennent leur diplôme. Le taux de fidélité des étudiants se révèle d'ailleurs très fort puisque, aujourd'hui, sur les premières classes passées, encore huit jeunes sur dix travaillent encore dans nos centres." 

Pour Speedy, ce vivier de jeunes sert autant à pallier des départs d'employés qu'à pourvoir un poste suite à une évolution interne. En effet, Mehdi M'Hamed insiste sur le fait qu'un jeune reçoit plus qu'une formation, mais aussi un emploi en CDI avec un plan de carrière.

"Nous voulons créer un vivier pour préparer l'avenir, qui adhère à notre vision interne et qui connaisse nos procédures et méthodes de travail, détaille le DRH. Speedy reçoit en moyenne plus de 300 candidatures par an. Pour autant, les métiers de l'automobile dans leur globalité restent peu valorisés, notamment dans l'imaginaire des parents. Nous communiquons fortement avec notre école sur ces métiers auprès des différentes écoles, mais une action collective prendrait aussi tout son sens."

Quant au turnover, souvent important dans la nouvelle distribution, il a considérablement baissé depuis trois ans au sein de Speedy. Mehdi M'Hamed annonce que, de 25%, il est passé sous les 16%, après un travail important mené en interne afin d'améliorer les conditions de travail.

Et toujours dans cette optique, parmi les prochains projets à l'étude, le directeur des ressources humaines s'interroge sur la mise en place de formations qualifiantes pour le middle management. "Les gens, souvent diplômés d'un CAP, Bac Pro ou BEP, se montrent demandeurs de reconnaissances, et voudraient réaliser des validations d'acquis, pour obtenir des certificats, analyse-t-il. Auparavant les gens demandaient de la formation individualisée,  désormais ils souhaiteraient même un plan de carrière individualisé. Dans une société française en crise, il se révèle essentiel de disposer d'une vision. "