Solutrans affiche ses ambitions
...une référence incontournable en Europe.
Tout est réuni pour un vaste satisfecit. Pourtant, en guise de préambule, Norbert Detoux, président de Solutrans et président honoraire de la Fédération française de la carrosserie et du Carcoserco, choisit une veine empreinte de sagesse, histoire de faire mentir l'adage confucéen qui veut que "l'expérience est une lanterne qui n'éclaire que le chemin parcouru". Il rappelle ainsi à l'assemblée qu'un Salon, même reconnu, est éminemment fragile. "En 1997, après bien des péripéties et malgré un succès assuré par une participation exceptionnelle des exposants, nous avions dû annuler notre Salon à quelques semaines de son ouverture. Je vous laisse imaginer la catastrophe, tant en termes d'image que financiers…", se souvient-il. Puis il poursuit, avec une habileté aussi politique que sibylline : "La moindre erreur, non seulement de stratégie, mais aussi de tactique, peut entraîner la chute définitive d'un Salon. Et le grand paradoxe d'un Salon, en même temps d'ailleurs que son côté passionnant, c'est à la fois de garder le cap au loin, tout en étant bien campé dans le présent, sur le terrain. Autrement dit : voir loin en ayant un œil sur les obstacles qui ne manquent pas de surgir de tous bords… Le paradoxe, c'est de rester aussi neutre et œcuménique que possible, tout en s'efforçant de donner satisfaction à chacune des parties, dans ses contradictions les plus folles…"
Le Salon s'enrichit de la venue significative d'entreprises des secteurs "manutention" et "services"
Norbert Detoux ne boude cependant pas son plaisir au moment d'annoncer des chiffres de participation de très bonne facture pour l'édition 2005 de Solutrans. A la fin du mois de janvier, près de 40 000 m2 de stands étaient ainsi réservés, soit 10 % de plus par rapport à 2003. "Et les demandes de participation continuent d'arriver !", lâche Norbert Detoux dans un sourire. Les exposants internationaux, un axe de développement privilégié par les organisateurs du Salon, représentent 22 % de la surface totale, soit une progression de 44 % par rapport à 2003. Parmi les nouveaux venus, on recense des exposants en provenance d'Autriche, du Canada, du Danemark et de la République tchèque. Au total, 26 pays seront ainsi représentés à Lyon du 5 au 9 avril prochain. On peut d'ailleurs noter que les Pays-Bas se sont réunis dans un pavillon national, tandis la chambre de commerce de l'Ain et douze exposants du Rhône-Alpes ont opté pour la solution du pavillon régional. Pour consulter la liste exhaustive et actualisée des exposants, rendez-vous sur le site Internet www.solutrans.fr. Au chapitre des visiteurs, 35 000 professionnels sont attendus, dont 25 % d'étrangers. Pour parvenir à ce pronostic flatteur, les organisateurs ont déployé de nombreuses actions de marketing direct et de communication. Il est vrai aussi que le Salon s'est étoffé. Il accueille les constructeurs de véhicules industriels, de véhicules utilitaires légers et les carrossiers constructeurs. Parmi ces piliers de l'événement, peu d'absences significatives sont à déplorer. Par ailleurs, les équipementiers, traditionnellement fidèles à l'événement, ont une nouvelle fois massivement répondu présents. En outre, le Salon s'enrichit de la venue significative d'entreprises des secteurs "manutention" et "services", avec respectivement 18 et 21 exposants. Enfin, les transporteurs seront là par le biais de leurs organisations professionnelles. L'Aftri (Association française du transport routier international), la FNTR (Fédération nationale des transports routiers), la TLF (Fédération des entreprises de transport logistique de France) et l'Unostra (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles) prendront ainsi place au sein du Village du Salon.
Après la déception de la précédente édition, on suivra avec attention l'action du pôle formation renforcé du Salon
Le Village sera aussi l'espace réservé aux principaux organismes de formation de l'Hexagone. L'AFT-Iftim, le CFA-Lycée de la Carrosserie (lycée Charles Petiet), les Compagnons du Devoir, le Garac, le GNFA, l'ISMC (Institut supérieur des métiers de la carrosserie) et Promotrans (Formation Transport & Logistique) seront ainsi rassemblés pour accueillir les professionnels et surtout les jeunes. "Ils se sont réunis pour structurer leur discours autour d'un message commun afin de valoriser plus efficacement les métiers de la filière", indique Norbert Detoux, avant d'ajouter : "Cette année, la cible est claire : il s'agit de séduire les jeunes qui suivent un cursus scolaire (BEP ou futurs bacheliers des filières professionnelle ou technologique) et qui n'ont pas encore été orientés vers les métiers de la carrosserie industrielle, du transport ou de la logistique." Un important travail a été effectué auprès des établissements pour que lesdits jeunes soient invités sur le Salon. On suivra cette action avec un grand intérêt car force est de reconnaître que le pôle formation avait largement déçu lors de la précédente édition. En somme, Solutrans 2005 s'annonce sous les meilleurs auspices. Devenant soudain plus conquérant que prudent, Norbert Detoux lance d'ailleurs qu'il "n'y a plus de limites à notre ambition". En clair, pour l'avenir, les organisateurs veulent que l'événement devienne le rendez-vous européen de la profession ! Mais les Allemands et les Hollandais ne l'entendent sûrement pas de cette oreille…
Alexandre GuilletVoir aussi :
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