S'abonner
Services

Roland Berger dévoile sa vision du marché à l’horizon 2025

Publié le 26 mai 2011

Par Armindo Dias
5 min de lecture
Le cabinet de conseil aux entreprises imagine trois scénarios possibles dans une étude intitulée “Automotive landscape 2025”. Ils ont tous des incidences sur l’industrie automobile et leurs acteurs, constructeurs comme équipementiers. Les pays émergents sont quoi qu’il en soit appelés à jouer un rôle majeur : Roland Berger estime que la production et les ventes de véhicules légers s’effectueront en Chine à hauteur de 31 % en 2025.
Max Blanchet, directeur associé chez Roland Berger.

Un monde multi-polaire. Voilà à quoi va devoir se confronter l’industrie automobile à l’horizon 2025, d’après une étude du cabinet de conseil Roland Berger. Tous ses intervenants vont devoir composer avec la croissance démographique, le vieillissement des pays développés, la multiplication des mégapoles et les objectifs de baisse d’émissions de CO2 déjà fixés sur certains continents : 29 villes de plus de 10 millions d’habitants sont attendues en 2025 et les émissions moyennes de CO2 doivent passer de 130 à 95 grammes de CO2 en Europe de 2015 à 2020 (voir graphique ci-contre). “Les besoins en mobilité vont également évoluer dans nombre de pays émergents”, indique Max Blanchet, directeur associé chez Roland Berger. Et ils seront pour le moins spectaculaires : si le nombre de véhicules pour 1 000 habitants doit passer de 808 unités à 816 de 2000 à 2025 aux Etats-Unis et de 530 à 561 en Europe, il devrait quasiment doubler en Russie (286 véhicules pour 1 000 habitants en 2000 et 542 en 2025), être multiplié par près de deux en Inde (38 unités en 2000 et 72 en 2025) et enfin et surtout quasiment quintupler en Chine (43 véhicules pour 1 000 habitants en 2000 et 198 en 2025). “Les industriels vont aussi devoir tenir compte du désintérêt de certains jeunes pour l’objet voiture dans un certain nombre de pays et au contraire du maintien de son image statutaire dans d’autres”, poursuit Max Blanchet. Les Allemands et les Japonais sont à classer dans la première catégorie et les Chinois dans la seconde, ce dernier positionnement expliquant presque à lui seul le fait que tous les constructeurs s’intéressent aujourd’hui à l’Empire du Milieu. Et leur intérêt est d’autant plus logique que les consommateurs chinois sont également férus de nouvelles technologies, ce qui explique d’ailleurs que le marché de l’infotainment est appelé à croître de 6 milliards d’euros entre 2010 et 2025 (il devrait passer de 12 milliards d’euros à 18 milliards, d’après Roland Berger). Au final, le cabinet de conseil estime que les ventes mondiales de véhicules devraient être pour l’essentiel portées par les segments A et B jusqu’en 2025. Il estime toutefois que trois grandes typologies de marchés devraient éclore à l’horizon 2025.

“Nous devrions assister à l’éclosion de 4 ou 6 nouveaux constructeurs d’ici à 2025”

Les véhicules les plus recherchés au niveau mondial pourraient être à classer soit dans une catégorie dite “high-tech”, soit une autre dite “budget”, soit enfin une troisième dite “sustainable”. Les modèles de véhicules évoluant dans la première catégorie se caractériseraient bien évidemment par leur équipement de communication, les seconds par leur dépouillement et l’importance donnée au TCO et les troisièmes par leurs technologies vertes et leurs éco-labels ou éco-certificats. “Nous allons vers la fin des marques généralistes”, résume Max Blanchet. Elles vont donc toutes devoir se positionner et faire des choix en amont, même si le cabinet de conseil estime que la technologie concernera les trois grandes catégories de marchés appelés à se développer jusqu’en 2025. Les pays émergents sont très demandeurs ! Résultat : de plus en plus de centres de R&D devraient prendre pied en Chine, un marché qui représentera 31 % de la production et des ventes mondiales de véhicules légers en 2025, selon Roland Berger (voir graphique ci-contre). “Les capacités de production de ses usines devraient passer de 20,8 millions de véhicules en 2010 à 30,8 millions en 2015 et ce nouveau niveau de production proviendra de nouvelles usines à hauteur de 30 %”, relève Max Blanchet. En Inde, les capacités de production passeront “seulement” de 4,7 à 6,4 millions d’unités entre 2010 et 2015. D’autres évolutions majeures n’en auront pas moins lieu selon l’étude de Roland Berger. Elle estime qu’au cours des quinze prochaines années nous devrions aussi assister au développement de sites de production fonctionnant toujours plus sur une logique de modules, à une internalisation des lancements de nouveaux modèles et enfin à une “démotorisation” progressive du marché. Les véhicules électriques, full hybride, range extender et mild hybrid pourraient ainsi représenter 48 % du marché européen en 2025 (voir graphique ci-dessous). Conséquence logique : la répartition de la valeur ajoutée entre équipementiers va également évoluer, des concentrations dans ce secteur étant tout sauf improbables. “Nous devrions assister à l’éclosion de 4 ou 6 nouveaux constructeurs d’ici à 2025”, indique par ailleurs Max Blanchet. Le cabinet de conseil estime que la part des constructeurs français dans la production mondiale passera de 8 % en 2010 à 7 % en 2015, celle des Chinois devant progresser, elle, de 4 points à 29 % (- 5 points pour les Japonais à 25 %, - 1 point pour les Allemands à 11 % et - 1 point pour les Américains à 16 %). “La part des constructeurs historiques dans la production mondiale devrait passer de 89 % en 1995 à 74 % en 2025”, conclut Max Blanchet. A cette date, la production mondiale devrait être de 114 millions de véhicules, contre 69 millions en 2010 et 50 millions en 1996. Vive la Chine !

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle