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Réparation automobile : une progression biaisée par l'inflation

Publié le 12 décembre 2022

Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Dans sa dernière étude de conjoncture de la réparation automobile, le cabinet Xerfi annonce une progression de 3,4 % du chiffre d'affaires moyen des ateliers depuis le début de l'année 2022. Mais cette hausse, dopée par l'inflation, cache une réalité plus contrastée.
Réparation automobile
Si les ventes de pièces de grandes ventes (PGV) se sont maintenues en 2022, le bilan est plus contrasté pour les produits techniques. ©Delko

2023 sera-t-elle une année noire pour la réparation automobile ? Un tel scénario ne semble pas inenvisageable si l'on en croit la dernière étude sur le sujet menée par Xerfi Spécific, dévoilée au cours du dernier Club de la Distribution Automobile (CDA) de la Feda, le 8 décembre 2022.

 

Au premier abord, les résultats globalement présentés par le cabinet semblent flatteurs : de janvier à octobre 2022, l'activité dans les garages (toutes catégories confondues) a progressé de 3,4 %. Sur les deux derniers mois analysés (septembre-octobre), le niveau de chiffre d'affaires affiche une hausse de 2,5 % par rapport à 2021 et de 4,5 % par rapport à 2019.

 

Mais cette performance positive doit être relativisée selon la typologie de l'atelier. En effet, le taux d'évolution sur septembre-octobre est particulièrement favorable aux centres autos (+7,9 % par rapport à 2019) et aux MRA (+7,4 %). L'activité semble, en revanche, moins dynamique chez les réparateurs rapides / pneumaticiens (+4,4 %) et, surtout, chez les réparateurs agréés (+0,8 %). Parmi les raisons qui peuvent justifier ces écarts, Laurent Frelat, vice-président de Xerfi Spécific, met en évidence le vieillissement du parc roulant – accéléré par l'écroulement du marché VN – et l'inflation, deux phénomènes favorables aux réparateurs indépendants et multimarques.

 

Des risques de défaillances de paiement

 

Ce n'est pas tout : le cabinet appelle à une pondération plus globale de ces résultats, tirés vers le haut en partie par les augmentations tarifaires. "Depuis le début de l'année, nous estimons que cet effet prix est compris entre +6 et +7 %", ajoute Laurent Frelat. Autrement dit, si le chiffre d'affaires a effectivement progressé dans les ateliers, l'activité a probablement été beaucoup moins soutenue que ne laissent penser les chiffres du baromètre Xerfi.

 

Par ailleurs, l'inflation est aussi perceptible à travers les résultats de ventes de pièces. En effet, si les pièces de grande vente (PGV) affichent un bilan encore positif avec des ventes en hausse de 1 % de janvier à octobre, les produits techniques sont plus à la peine (-2,7 %). Un bilan qui laisse penser que les réparations lourdes et onéreuses sont retardées par les automobilistes.

 

A lire aussi : La bonne dynamique d'activité des ateliers plombée durant l'été 2022

 

Dans ce contexte, Xerfi Spécific estime que la santé financière des MRA pourrait se dégrader dans les prochains mois, en raison de marges dégradées et de trésoreries exsangues pour les plus fragiles. A cette conjoncture, il faut ajouter, pour les entreprises concernées, les remboursements en cours des prêts garantis par l'Etat (PGE), qui ont démarré il y a environ six mois. Dans cette situation, le cabinet appelle les distributeurs à la prudence, estimant que les risques de défaillances de paiement dans les garages pourraient s'accroître dans les prochains mois.

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