Présidentielle 2022 - Emmanuel Macron (LREM) : "L’électrification du parc automobile est un objectif essentiel"
Journal de l'Automobile : Comment vous positionnez-vous vis-à-vis de l’électrique ? Considérez-vous que ce soit l’avenir de l’automobile et d’un monde décarboné ?
Paulin Dementhon : L’électrification du parc automobile est un objectif essentiel. Des progrès considérables ont eu lieu pendant le quinquennat actuel, avec un décollage spectaculaire des ventes où le nombre de véhicules électriques est passé de 150 000 à environ 700 000, selon l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere). Oui, je pense que l’avenir de la voiture est clairement électrique.
Je pense que l’avenir de la voiture est clairement électrique
Néanmoins, afin que cette transition se poursuive, deux défis sont devant nous : le premier est la densification de l’infrastructure de bornes de recharge, qui permettra d’assurer que chaque utilisateur sera en mesure de trouver une borne à proximité de lui, n’importe où en France ; le second est d’assurer que les véhicules électriques ne soient pas réservés aux seuls ménages aisés, mais bien à la portée de tous. À cette révolution de l’électrique, il faudra ajouter, pour réussir la transition écologique, une plus grande sobriété dans la consommation énergétique globale des véhicules et un allègement des trajets du quotidien. Il faut continuer pour cela les efforts des cinq dernières années sur les investissements ferroviaires, cyclables, et sur les modes partagés.
J.A. : En ces temps de crise d'approvisionnement, comment jugez-vous la politique industrielle actuelle et les options proposées pour la relocalisation de certains outils industriels ?
P.D. : Le gouvernement a été très volontaire et pionnier sur la relocalisation, la réindustrialisation et la protection de notre souveraineté en sécurisant les chaînes d’approvisionnement. Le plan France 2030 a fixé l’objectif de produire deux millions de véhicules électriques et hybrides par an en France. Les crises actuelles montrent à quel point c’est indispensable. C’est donc une évidence qu’il faut aller encore plus vite et plus loin dans cette direction
J.A. : Certains candidats souhaitent limiter la vitesse sur les autoroutes et nationaliser les sociétés exploitantes. Êtes-vous en accord avec ces propositions ?
P.D. : La limitation de vitesse est un sujet complexe et délicat qui impacte le quotidien des Français. Je pense que l’équilibre que nous avons aujourd’hui est le bon. Il est cependant intéressant de noter que les vitesses moyennes observées sur autoroute sont d’ailleurs en légère baisse, du fait notamment des comportements plus écoresponsables adoptés par les Français. S’agissant des autoroutes, ce gouvernement n’a jamais envisagé de nationaliser les sociétés exploitantes, mais il faudra continuer d’être vigilant pour que le partage de richesses soit équitable entre les automobilistes, les sociétés d’autoroute et la puissance publique.
J.A. : Les entreprises ont une place importante sur le marché de l’automobile. Que pourrait faire l’État pour soutenir leurs efforts dans l’électrification de leurs flottes ?
P.D. : Je tiens tout d’abord à rappeler que les progrès de l’électrification des flottes d’entreprises ont été remarquables en 2021. Mais il faut bien entendu accélérer, à la fois pour diminuer directement les émissions des véhicules neufs, et pour alimenter un marché de l’occasion compatible avec l’entrée en vigueur des ZFE. Je pense que le principal soutien de l'État doit porter sur l’infrastructure de recharge (estimé aujourd'hui à 55 000 bornes), pour que le volontarisme bien présent des entreprises ne soit pas freiné par leurs contraintes opérationnelles.
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