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Une étude IFOP-Sixt confirme la défiance des Français pour la voiture électrique

Publié le 27 septembre 2024

Par Thomas Blanc
3 min de lecture
D'après une étude conjointe de Sixt et de l'Ifop, les Français se sentent brusqués et fébriles à l'idée de se déplacer en véhicules électriques. Seul un quart d'entre eux songe à en acheter un et 59 % pensent qu'ils ne seront pas utiles pour réduire le bilan carbone du secteur automobile.
véhicule électrique français
La Peugeot e-208 est la voiture électrique la plus vendue en France en 2024. ©Peugeot

A l'heure où le gouvernement Barnier est attendu sur ses arbitrages en matière de soutien à la demande de véhicules électriques, une nouvelle étude vient confirmer les hésitations persistantes des automobilistes français sur cette technologie.

 

D'après l'observatoire des mobilité, édité par Sixt et l'Ifop,  les Français se méfieraient de plus en plus des voitures électriques. Seulement 26 % des interrogés prévoient d’acheter un modèle à batterie "au cours des prochaines années", soit une chute de 5 % en comparaison à 2022. 

 

Les hommes (32 %) et les jeunes (32 % des 18-24 ans et 36 % des 25-34 ans) manifestent une plus forte appétence que les femmes (20 %) et les seniors (17 % des 65 ans et plus) à l'achat d'une voiture électrique. Un clivage par sexe et par âge qui se retrouve sur une question plus large : les VE sont-ils une solution pertinente pour lutter contre le changement climatique ? Les hommes (50 %), les plus jeunes (57 % des 18-24 ans) et les habitants de l’agglomération parisienne (56 %) sont plus favorables au véhicule électrique que les femmes (37 %), les 50-64 ans (37 %) et les habitants des communes rurales (37 %). 

 

Les Français sont 44 % à juger qu’il s’agit d’une bonne solution (8 % une "très bonne solution"), un chiffre relativement stable sur un an, alors qu’ils étaient 58 % en 2022. 

 

Les Français toujours dépendants d'une voiture de plus en plus chère

 

L'étude confirme la dépendance des Français à la voiture. Ils sont toujours 69% à se déclarer dépendants. Sans surpris, ils sont 87% à être de cet avis en zone rurale, et seulement 53% en région parisienne. Ils sont également une majorité à considérer que leurs déplacements représentent un pose de dépense important (56%). Ils jugent que le budget alloué au transport a augmenté depuis 2023. 28% évaluent cette hausse à 100 euros.

 

En conséquence, une majorité de Français estime que l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 est une "mauvaise décision", (65 %, dont 31 % une "très mauvaise décision"), selon l'Observatoire Sixt-Ifop. 

 

A lire aussi : L’électrique reste avantageux en 2024 malgré la fin du bonus pour les entreprises

 

Les freins évoqués sont toujours les mêmes. 50 % des réfractaires évoquent des prix encore trop élevés, 33 % craignent que les voitures électriques ne disposent pas d'une autonomie suffisante. 

 

Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop, c’est la suite logique d’un contexte économique général compliqué : "Après deux ans marqués par de l’inflation, les questions liées au pouvoir d'achat écrasent les autres thématiques dans les priorités des Français, entérinant un déclin de la préoccupation environnementale au profit de « la fin du mois » sur « la fin du monde »."

 

Pour Jean-Philippe Doyen, président de Sixt Europe, "le décrochage de l'opinion vis-à-vis du développement de l'électromobilité plaide pour une approche raisonnée. Face au calendrier ambitieux fixé au niveau européen pour sortir de la motorisation thermique, nous observons depuis deux ans un déficit d'attractivité dont souffre le véhicule électrique".

Le patron de Sixt Europe appelle les pouvoirs publics à soutenir "une approche fondée sur la promotion et les incitations pour adopter le véhicule électrique".

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