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OnePark veut plus que tripler ses parkings d'ici à 2023

Publié le 31 octobre 2018

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
La plateforme de distribution a dévoilé ses ambitions. A coup de déploiements internationaux et de partenariats majeurs, OnePark entend passer de 1 500 à 5 000 parkings référencés, dans cinq ans.
Gilles Latouche et David Vanden Born, les co-fondateurs de la start-up OnePark.

 

Que de chemin parcouru depuis 2014 et l'incubation au cœur du quartier de La Défense (92). OnePark est parvenu à rassembler 1 500 parkings sur sa plateforme et ce, dans sept pays européens, dont la France, la Belgique, la Suisse, l'Espagne et plus récemment les Pays-Bas, l'Italie et l'Allemagne. Un périmètre qui pèse un total de 100 000 places accessibles. "Nous découvrirons le marché portugais le mois prochain", lâche en bout d'énumération David Vanden Born, le co-fondateur de OnePark, l'entreprise qui propose aux gestionnaires de parkings publics et privés d'augmenter leur taux d'occupation en proposant leurs places vacantes à moindre prix.

 

Ce développement international, la jeune entreprise le doit à sa double levée de fonds. La deuxième tournée lui ayant rapporté la bagatelle de 12 millions d'euros. "Ce qui ne nous a pas coupés du territoire national, tient à rassurer le co-fondateur, nous avons continué à ouvrir de nouvelles villes dans l'Hexagone." OnePark en couvre en effet 114 désormais à l'intérieur de nos frontières. "A l'international, l'Espagne a marqué une transition, poursuit-il, nous avons pris le temps d'apprendre car pour la première fois un pays étranger faisait l'objet d'une gestion partiellement locale." Un directeur du développement commercial et un responsable grands comptes ont pris les rênes de la filiale, tandis que la technique, le support client et le produit restaient à la charge de la France.

 

En dix-huit mois, 400 parkings ont été couverts au pays de Cervantes. Un marché que la fragmentation rend tout à fait singulier dans le paysage. Explication : chez nous, 70 % des ouvrages publics sont détenus par Indigo, Q-Park et Eiffage, quand en Espagne cette part revient aux indépendants. "Nous voulions être leur relais digital et avons découvert que nos concurrents locaux avaient une stratégie focalisée sur les ouvrages publics, et sans même fournir la technologie de contrôle d'accès et le système d'algorithmes de calcul fluctuant des tarifs", explique le co-dirigeant.

 

Propension à l'utilisation transfrontalière

 

Forts de ces enseignements, Gilles Latouche et David Vanden Born ont pu mieux appréhender l'Allemagne et l'Italie, ouverts depuis peu. La méthode de gestion sera conservée. Mais la courbe de croissance ne devrait pas être la même. La faute aux différences de mentalités, observe le co-fondateur : "En Italie, ils nous font confiance sur la base des résultats obtenus au cours de notre histoire, alors qu'en Allemagne, ils exigent d'avoir un cas d'implémentation locale avant de s'engager, ce que nous ne pouvons pas encore présenter, de fait." Alors, OnePark va faire jouer ses relations. A la faveur d'un contrat-cadre qui les lie dans le monde, la start-up devrait être poussée outre-Rhin par le groupe Accord Hotel et son CEO Europe, Franck Gervais, le maître d'ouvrage de la digitalisation des activités.

 

Des contrats de la sorte, OnePark les collectionne. Les échelles diffèrent, mais les ambitions se ressemblent. De fait, entre l'internationalisation et les partenariats massifs, la start-up nourrit de grandes ambitions. "Nous voulons atteindre la barre des 5 000 parkings référencés, en 2023", dévoile la finalité de sa feuille de route quinquennale David Vanden Born. Rapporté aux chiffres actuels, OnePark veut donc plus que tripler sa présence en Europe. "Nous tablons sur un phénomène d'accélération, lié au gain de notoriété", complète-t-il sa projection.

 

Jusqu'à présent, l'approche a toujours été de pénétrer un marché par le biais de l'offre, c’est-à-dire en allant chercher des gestionnaires de parkings pour avoir de l'intérêt aux yeux des automobilistes. Mais la manœuvre pourrait évoluer, tant la réserve d'utilisateurs grossit au rythme mensuel de 30 000 inscriptions à la plateforme de distribution qui compte plus de 500 000 automobilistes actifs, selon les statistiques communiquées par le co-fondateur. "Il y a une propension à l'utilisation transfrontalière, note-t-il également, cela nous donnera de solides arguments pour démarrer de nouveaux marchés, en mettant en avant la demande plus que l'offre."

 

Les hôtels restent les partenaires privilégiés de la start-up (fort maillage, passage à l'échelle, emplacement stratégique). David Vanden Born estime qu'ils fournissent 50 % des places référencées, qu'ils se trouvent aux abords des aéroports, des gares ou en centre-ville. En termes d'usage, 2/3 des facturations concernent des voyageurs et 1/3 des consommateurs en centre-ville. Raison pour laquelle 80 % des réservations sont faites à l'avance et souvent depuis un ordinateur. En moyenne, les clients de zones aéroportuaires stationnent sept à huit jours, ceux des gares restent trois jours et ceux des centres urbains quatre heures.

 

Faible distribution indirecte

 

Ces dernières semaines, OuiCar et Carlili ont manifesté leur ambition de se développer par la distribution indirecte, ayant recours en particulier à une stratégie de diffusion de leurs API. Une solution pour se glisser sur les sites de partenaires à forte audience. Ce canal pèse encore très peu dans les affaires de OnePark, faute d'une réelle volonté de la start-up de s'atteler à cette tâche. Il génère moins de 5 % du trafic sur la plateforme, en grande majorité à la faveur de liens redirectionnels. Ce qui convient à certains partenaires, comme les services de billetterie de spectacle, mais pourrait paraître juste aux yeux de géants du voyage. "Il y a un enjeu technique et stratégique, croit David Vanden Born. Il faut savoir où l'on se trouve dans leurs priorités."

 

Et dans ce registre, l'horizon se dégage pour OnePark. La start-up a signé avec Egencia, la filiale du groupe Expedia en charge des voyages professionnels. Un pied glissé dans la porte. David Vanden Born et Gilles Latouche entrevoient un avenir commun plus large avec la société américaine. Leur service aspire à devenir une brique intégrée dans une solution globale, délivrée par les voyagistes aux hôteliers. En clair, les interfaces livrées aux gestionnaires d'actifs comprendront un volet dédié à l'exploitation commerciale des parkings, grâce à la technologie de OnePark en marque blanche. Une vision idyllique dont la concrétisation tient au résultat de la prochaine étape qui attend la jeune pousse française : la mondialisation.

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