Mondial Assistance ne connaît pas la crise

...16,1 % en zone Amériques et de 1,9 % en zone Europe.

Rémi Grenier peut s'estimer heureux. Mondial Assistance n'a pas trop souffert de la crise en 2009. "Elle a été traversée mieux que prévu", reconnaît son président. Pour preuve : l'an dernier, le chiffre d'affaires de l'assisteur a progressé de 4,8 % à 1,673 milliard d'euros (+ 5,4 % à taux de change constants). Son résultat net n'a, en outre, pas décroché dans des proportions véritablement inquiétantes : il n'a baissé "que" de 10,5 % à 56 millions d'euros. "Nous avons fait face à des charges d'impôts très élevées et nous avons dû procéder à des provisions sur créances douteuses", explique Rémi Grenier. La dégradation de la sinistralité n'a pas non plus été sans incidence : le ratio combiné de l'assisteur est passé de 94,9 % en 2008 à 95,9 % en 2009. Une chose est sûre. L'an dernier, l'assisteur a de nouveau connu des évolutions d'activité très différentes selon les continents : il a enregistré une croissance de 17,9 % en zone Asie-Pacifique (178 millions d'euros de CA), de 16,1 % en zone Amériques (320 millions d'euros de CA) et de 1,9 % en zone Europe (1,126 milliard d'euros de CA). Les croissances les plus importantes ont été enregistrées en Chine (+ 69,6 %) et au Japon (+ 62,1 %). "En Chine, nous avons remporté de jolis succès avec des constructeurs étrangers travaillant avec des sociétés locales, explique Ida Luka-Lognogné, membre du comité exécutif et directeur des zones Asie et EMEA de Mondial Assistance. Cela a notamment été le cas avec Peugeot, Ford, Renault et Jaguar Land Rover." La hausse enregistrée au pays du soleil levant ? Elle s'explique pour partie par le développement d'extensions de garantie pannes mécaniques.

Une croissance de 9,2 % en France

L'Hexagone n'a pas à rougir pour autant. "La croissance s'y est élevée à 9,2 %", souligne Didier Lebret, membre du comité exécutif et président de Mondial Assistance France. Et le moins que l'on puisse dire est que l'Hexagone participe encore de façon très importante aux recettes de l'assisteur : la France a dégagé à elle seule 383 millions d'euros de chiffre d'affaires, loin devant les Etats-Unis (212 millions) et l'Australie (149 millions). "Nous y sommes parvenus notamment grâce à la solidité de notre portefeuille de partenaires et au dynamisme de nos équipes commerciales, poursuit Didier Lebret. BMW est par exemple notre partenaire depuis plus de 20 ans et nous avons remporté l'an dernier des contrats avec Kia et ALD Automotive." Mondial Assistance France ne s'est en outre pas vraiment reposé sur ses lauriers sur le plan technologique : l'an dernier, cette entité a mis en place l'e-dépannage ou m-dépannage, à savoir l'envoi de missionnements par téléphone portable (voir JA n° 1092). "Nous avons déjà totalisé l'envoi de 550 000 SMS", indique Rémi Grenier. Ceci étant dit, le principal chantier de l'assisteur a surtout consisté à créer une compagnie d'assurance européenne en 2009 : couvrant aujourd'hui 7 pays et bientôt 11, elle est destinée, d'une part, à répondre aux nouvelles attentes du marché, caractérisé par des demandes toujours plus nombreuses de contrats pan-européens, et d'autre part, à optimiser les ressources du groupe tout en répondant aux exigences réglementaires (Solvency II).

Mondial Assistance a-t-il finalement résisté à la crise qui a frappé tout le secteur automobile en 2009 ? L'assisteur n'a en tout cas pas été ridicule. Son activité dans le seul domaine automobile n'a dévissé que de 0,1 % en 2009, faisant passer la part de cette ligne de marché dans ses recettes globales de 39 % en 2008 à 37 % en 2009 (la ligne de marché voyage y a participé à hauteur de 47 % et celle regroupant la santé, l'habitat et les services à la personne à hauteur de 16 %). "Nous l'expliquons notamment par la baisse de chiffre d'affaires des constructeurs", souligne le président de Mondial Assistance. Quels changements sont attendus par Rémi Grenier dans le seul secteur auto sur 2010 et 2011 ? Tout simplement une poursuite de la croissance dans les pays émergents et un développement toujours plus important des services (extensions de garanties et services télématiques, notamment). Mondial Assistance a traité l'an dernier de 6 à 7 millions de dossiers automobiles (15 millions, tous domaines d'activité confondus).

Photo : Rémi Grenier, président de Mondial Assistance.