“Mettre l’accent sur la mobilité, c’est la clé de la réussite”
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quelle est la particularité des formations du groupe Escra-Iscam ?
JOËL GAUCHER. Nous proposons trois types de formations courtes et spécialisantes censées répondre à toutes les problématiques du commerce automobile. Dès le niveau BAC, nous avons un cursus “Epcra” qui a vocation à former des commerciaux. Puis un deuxième, “Escra”, accessible en BAC + 1 pour la gestion et le management en vente ou en après-vente. Et enfin la formation “Iscam”, pour des BAC + 4, destinée à la formation d’animateurs au sein des réseaux constructeurs.
JA. Quel est le profil type de vos étudiants ?
JG. Bien que l’Escra-Iscam soit accessible dès la sortie du lycée, nos élèves ont plutôt un profil BAC + 2 ayant une formation commerciale ou, pour une part non négligeable, une formation technique en voie de réorientation. Ce sont également des jeunes extrêmement passionnés par l’automobile, avec souvent une grande culture des marques qui composent ce milieu. Sur ces bases, notre travail consiste à leur inculquer, outre un bagage professionnel, toute l’histoire et la culture de la distribution automobile et des groupes de distribution.
JA. Quel regard portez-vous sur l’enseignement supérieur dédié à l’automobile en France ?
JG. Il y a deux choses bien distinctes. Ce qui prête à l’optimisme, c’est de constater que la demande pour rejoindre nos formations, mais aussi pour accueillir nos étudiants, est toujours aussi importante, preuve que les jeunes et les entreprises ne sont pas démotivés par le contexte actuel. Ce qui est plus inquiétant, en revanche, c’est de voir que les finances des écoles de commerce, ou d’ingénieurs d’ailleurs, ne sont pas au beau fixe. Crise oblige, nos co-financeurs sont de moins en moins nombreux, ce qui pose un gros problème par rapport aux coûts de nos cursus qui ne sont qu’en partie payés par nos étudiants.
JA. Quelles pourraient être les solutions permettant de compenser ces pertes ?
JG. Clairement, il faut que nous adaptions notre fonctionnement aux difficultés du moment. Nous réfléchissons à modifier le format de nos cursus pour obtenir de nouvelles subventions. Parmi les pistes envisagées, nous pourrions très bien imaginer accueillir des demandeurs d’emplois. Ou bien mettre en place des formations en alternance, ce qui nous permettrait aussi de renforcer nos relations avec les entreprises.
JA. L’une des principales conséquences de la crise concerne la baisse du nombre de postes à pourvoir dans l’automobile. Sur quels ressorts jouez-vous pour convaincre de nouveaux étudiants de vous rejoindre ?
JG. Pour compenser les effets de la crise, nous avons décidé de mettre l’accent sur la mobilité. Une mobilité essentiellement franco-française, il est important de le rappeler. Les étudiants doivent comprendre que, s’il existe des postes dans des concessions ou des garages proches de chez eux, ils doivent désormais avoir une vision périphérique du marché. C’est la clé de la réussite. Au-delà de ça, nous n’avons pas grand mal à les convaincre car ces jeunes connaissent le parcours des anciens. Concernant notre dernière promotion, le taux de placement s’est élevé à 90 %. Un chiffre comparable aux résultats des années précédentes et qui rassure beaucoup les jeunes.
JA. Quelles sont vos relations avec les entreprises ?
JG. Ce sont des relations que je qualifierais de qualité et de proximité. C’est primordial pour une école comme la nôtre. On le doit à nos étudiants. Nous avons des partenariats avec de grands groupes de distribution, PGA en premier lieu, mais aussi de nombreux distributeurs de l’ouest de la France. Tous sont invités à venir chez nous pour présenter leur activité, donner leur avis sur le métier, mais aussi offrir des opportunités d’emploi à nos étudiants. Du côté de l’équipe dirigeante, nous sommes particulièrement à leur écoute. Tous les ans, nous avons un conseil de perfectionnement qui se réunit, au sein duquel les entreprises nous donnent leur avis sur nos cursus et nous font part de leurs désirs.
JA. Quelles sont les grandes évolutions qui attendent l’Escra-Iscam à l’avenir ?
JG. La plus grande concerne Internet. C’est un outil devenu omniprésent qu’il a fallu apprivoiser et surtout intégrer dans nos formations. Les choses sont désormais bien en place. A nous désormais de montrer à nos étudiants que c’est un outil d’aide à la vente et que sa maîtrise est indispensable pour leur entrée sur le marché du travail.
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