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L’OBD au centre des attentions

Publié le 30 novembre 2007

Par Frédéric Richard
6 min de lecture
Le contrôle OBD, dans la visite obligatoire du contrôle technique, arrive en France au 1er janvier 2008. Déjà en vigueur en Allemagne, Pays-Bas et Hongrie, il fait aujourd'hui l'objet de toutes les attentions dans l'hexagone, de la part des fournisseurs...
Le contrôle OBD, dans la visite obligatoire du contrôle technique, arrive en France au 1er janvier 2008. Déjà en vigueur en Allemagne, Pays-Bas et Hongrie, il fait aujourd'hui l'objet de toutes les attentions dans l'hexagone, de la part des fournisseurs...

...d'outils spécifiques, qui se positionnent sur ce marché potentiel de 5 300 machines.

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises le contrôle visuel des fuites d'amortisseurs dans la visite obligatoire du contrôle technique. Mais il est un domaine où la réglementation est encore plus en avance. En effet, dès le 1er janvier 2008, les contrôleurs techniques vont devoir ajouter une opération à leur protocole de contrôle. Il s'agit du contrôle OBD. Depuis quelques années, un des points de contrôles consistait déjà à contrôler visuellement le bon fonctionnement du voyant de dysfonctionnement OBD (MIL). Concrètement, avec la lecture des codes défauts, il s'agira désormais d'interroger rapidement le calculateur d'injection du véhicule, de remonter l'ensemble des informations mémorisées ayant trait à la pollution, puis d'éditer une liste de défauts constatés, afin d'établir ou non la conformité du véhicule avec les normes antipollution en vigueur. L'opération se réalise au moyen d'un outil de diagnostic très édulcoré, un simple lecteur OBD, en fait. Car bien sûr, l'appareil ne doit avoir ni la vocation, ni les possibilités techniques d'effacer lesdits défauts. Mieux encore, pour ne tenter personne, les défauts apparaissent sous forme de codes, sans interprétation. Par ailleurs, les informations transmises par l'appareil ne sont pas imprimées sur le procès-verbal du client, mais juste archivées dans l'informatique du centre de contrôle pour être transmises à l'OTC.

Les objectifs

Selon l'UTAC-OTC, organisme qui gère les attributions des centres de contrôles techniques, le contrôle OBD obligatoire à partir de janvier 2008, pour les véhicules concernés, a pour objet de compléter les mesures déjà réalisées par l'analyseur 4 gaz ou l'opacimètre. La remontée des infos de l'OBD devrait donc permettre d'établir plus précisément un diagnostic du système de dépollution de la voiture, en plus de la Teneur en CO et de la valeur du lambda des gaz d'échappement par exemple, recueillies par un analyseur standard. Toutefois, dans un premier temps, un an environ, ce nouveau point de contrôle, quel que soit son résultat, ne donnera pas lieu à contre-visite, même si le véhicule est déclaré non conforme. Le but consiste avant tout à recueillir un maximum d'informations au plan national, afin de pouvoir mettre en corrélation ces données avec celles collectées par les analyseurs de gaz. Par la suite, l'UTAC-OTC, qui centralise les informations de tous les centres, établira une liste des défauts les plus courants, qui pourra, elle, faire l'objet de contre-visites. Mais surtout, si le système se montre parfaitement fiable, les contrôleurs techniques pourraient, peut être, s'affranchir du passage des véhicules concernés à l'analyseur 4 gaz ou à l'opacimètre... Un véritable gain de temps donc, même s'il faudra attendre encore un peu que le parc de véhicules intéressés prenne de l'ampleur...

Les véhicules concernés

Car tous les véhicules ne seront pas soumis à ce contrôle OBD. Tout d'abord parce qu'ils ne sont pas tous dotés de la prise ISO, permettant le dialogue entre l'outil et le véhicule. Mais aussi parce que les informations mémorisées dans les calculateurs ne sont standardisées que depuis les années 2000 entre tous les constructeurs en Europe. Ainsi, le passage au contrôle OBD ne concernera que les véhicules essence immatriculés après le 1er janvier 2002 et les Diesel mis en circulation après le 1er janvier 2004. Dans le cas d'un véhicule hybride, dont le moteur thermique n'est pas en fonctionnement véhicule à l'arrêt, et qui nécessite l'application d'une procédure particulière pour permettre au moteur thermique de fonctionner à l'arrêt, le contrôle OBD se substitue alors à la mesure des émissions polluantes.

Le marché

Ce nouveau point de réglementation impose logiquement à chaque centre de s'équiper du matériel adéquat pour effectuer le contrôle. L'ensemble des acteurs déjà présents dans la fourniture de chaînes complètes ont donc développé leur propre lecteur OBD, pour satisfaire avant tout leur clientèle existante. Le lecteur OBD se présente ainsi plus comme un outil supplémentaire que comme un véritable équipement de conquête. Peu de fournisseurs donc, puisque ces outils nécessitent, comme l'ensemble des équipements utilisés dans le cadre de la visite obligatoire, une homologation décernée par l'UTAC. Aujourd'hui, les détenteurs du précieux sésame sont au nombre de sept : les Français Capélec et Actia Muller, l'Italien Tecnomotor, puis AVL, SPX (Johnson Controls), Fog ou encore Bosch, sachant que les outils d'AVL et de SPX sont respectivement fournis par Tecnomotor et Capélec. Il existe deux types de matériels pour effectuer le contrôle OBD. L'interface tout d'abord, qui se connecte à la chaîne de contrôle existante. Ce système présente l'intérêt d'être évolutif, comme le précise Gilles Hugueny, responsable du contrôle technique chez Actia. "l'interface connectée est intéressante pour l'utilisateur car elle donnera la possibilité d'intégrer les futures réglementations concernant la sécurité. Je veux parler d'un éventuel contrôle du système d'autodiagnostic de l'ABS ou des airbags, par exemple." Par ailleurs, la version autonome du lecteur OBD, sous forme de terminal portable, est pratique d'emploi, de petite taille et, comme son nom l'indique, mobile.

5 300 centres à équiper

Cette année, environ 1000 analyseurs de gaz non conformes à la nouvelle norme ont été renouvelés. Soit environ 30 % du parc. Dès lors, l'immense majorité de ces acheteurs a logiquement fait l'acquisition du lecteur OBD de la même marque, lorsqu'il était déjà homologué par l'UTAC, et référencé par le réseau de contrôle technique. A fin novembre 2007, on estime que 80 % des centres sont déjà équipés du matériel adéquat. Fort de son homologation très précoce (l'été dernier), Capélec espère représenter, à la fin de l'année, 50 % de PDM, dans lesquels sont inclus les parts de l'outil SPX, fourni par Capélec. Les autres ont, pour la plupart, présenté leur outil à Equip'Auto, pour une réglementation qui prend effet au 1er janvier 2008. "C'est un peu tard", juge Gregory Cladera responsable commercial France de Capélec. Un constat d'ailleurs partagé par Jean Macard, responsable de la division diagnostic chez EGI Europe. Pourtant, Actia Muller déclare espérer près de 50 % de PDM, lui aussi ! Ce qui ne fait, potentiellement, plus grand-chose pour les autres ! Cependant, AVL dispose d'une excellente implantation dans les centres de contrôle technique et l'on peine à imaginer que la marque n'équipe pas ses clients... Pour sa part, Tecnomotor, distribué par EGI Europe, compte sur l'appareil d'AVL (qu'il fabrique) et sur son propre lecteur OBD, pour faire progresser la notoriété de la marque italienne en France. Il resterait aujourd'hui environ 1 000 centres pas encore équipés. C'est sur ces clients retardataires que se livrera la bataille finale.

Photo : La procédure de lecture des codes de défauts ne se substitue pas au passage à l'analyseur de gaz ou à l'opacimètre. Elle n'est que complémentaire, dans un premier temps, sauf pour les véhicules hybrides, dont le moteur est coupé  à l'arrêt.

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