Les dépanneurs entament un bras de fer
“Nous n’avons plus grand chose à perdre !”. C’est le cri que vient de lancer Alain Bonzi pour justifier la grève illimitée que s’apprête à entamer les dépanneurs des départements de Savoie (73) et de Haute-Savoie (74). A compter du 12 février, ils refuseront d’être missionnés par les sociétés d’assistance : les demandes d’intervention devront se faire auprès des services de police et de gendarmerie ce qui permettra aux dépanneurs de facturer le coût réel de leur intervention s’ils sont sollicités, à charge ensuite aux automobilistes de se retourner vers leur société d’assistance s’ils désirent être rembourser. “Les patrons de nos entreprises sont désespérés”, poursuit le président la Fédération Nationale de l’Artisanat Automobile (FNAA) des départements 73 et 74 et vice-président national de la branche dépanneurs de la FNAA. Ils n’ont effet rien vu bougé depuis que la DGCCRF a adressé aux assisteurs, début 2010, une demande de modification de certains pratiques constatées dans leurs relations contractuelles. Ce courrier faisait suite à une enquête et cette dernière constatait pêle-mêle que l’activité de dépannage-remorquage était dépendante des agréments, que les dépanneurs devaient le plus souvent accepter les conditions tarifaires des assisteurs s’ils souhaitaient conclure ou reconduire des agréments et enfin qu’une majorité de conventions prévoyaient la fourniture de services non rémunérés et sans contreparties (le gardiennage des véhicules pendant les quinze premiers jours et le prêt d'un véhicule de remplacement, par exemple).
Un coût de revient de 90 à 110 euros
“Les assisteurs se sont contenté de concevoir une charte de bonnes conduites dans leur coin et de nous envoyer pour que nous la signions”, s’indigne Aliou Sow, le secrétaire général de la FNAA. Les situations auxquelles ont à faire face les dépanneurs depuis de nombreuses années sont donc toujours d’actualité en ce début 2011. “Ils imposent d’office à ces professionnels des remises de 50 à 60 %, quelque soit le volume d’affaires en jeu et hors remises de fin d’année de 5 à 10 %”, poursuit Aliou Sow. Résultat : les dépanneurs affichent aujourd’hui un prix moyen de dépannage de l’ordre de 50 à 60 euros avec les sociétés d’assistance alors que son coût de revient oscille dans une fourchette allant de 90 à 110 euros. “C’est sensiblement moins que les frais imputés aux automobilistes dans d’autres situations type enlèvement de fourrière”, relève le secrétaire général de la FNAA. Rien d’étonnant donc si les dépanneurs souhaitent aujourd’hui que les tarifs de dépannage-remorquage soient réhaussés, qu’ils concernent des interventions de jours ou de nuits. “Cette grève pourrait avoir un effet domino”, prévient Aliou Sow. C’est plutôt à la mode ces dernier temps !
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