Le VE oui, mais pas sans réseau intelligent
Lors de sa journée technique consacrée aux véhicules électriques (VE) et hybrides (VH), l'Anfa est revenue sur l'importance du Smart grid (réseau intelligent, ndlr), réseau anticipatif qui s'adapte aux énergies renouvelables. Invité à prendre la parole, Claude Satinet, ingénieur des Télécommunications et directeur général de Citroën de 1998 à 2007, après un exposé sur le traitement des différentes sources d'énergie, a donc parlé de l'importance de la maîtrise de la demande en énergie, impérative à la gestion convenable d'un parc électrique.
"Nous sommes dans une configuration où les consommateurs sont plus nombreux que les producteurs. Le schéma classique, producteurs / réseau / consommateurs, que l'on appelle Power grid, devient Smart grid dès lors que l'on améliore la correspondance entre producteurs et consommateurs", analyse-t-il.
Et de s'interroger : "Comment, donc, faire correspondre, prévoir les phénomènes d'oscillation, d'effondrement du réseau lorsqu'il y a un fort écart entre production et consommation ?". Toute la difficulté est là, car hormis la saisonnalité (consommation au plus bas au 15 août, fort pic mi-décembre), il y a aussi de grandes variations au sein d'une même semaine, mais aussi d'une même journée. "L'exercice d'ajustement est un exercice statistique assez précis", fait savoir Claude Satinet. Cela repose notamment sur les prévisions du Réseau de transport d'électricité (RTE).
La solution serait de toujours avoir une réserve de puissance. L'invité a tenu à rappeler qu'il s'agit d'un schéma sans stockage, à l'inverse d'énergies fossiles. Ici, le niveau de production correspond à la demande. Des "consommateurs pilotés" pourraient donc permettre d'arriver au Smart grid.
"Il s'agirait d'opérer momentanément une bascule entre consommateurs et producteurs. Par exemple, lorsqu'un utilisateur de véhicule électrique le branche chez lui, le réseau extrait ce qui reste dans la batterie. On obtient une nouvelle source d'énergie, avec une production répartie, donc consommée à proximité." Claude Satinet décrit ici un système sans gaspillage, avec une économie des pertes pendant le transport, que l'on estime à 2 ou 3%.
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