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Le transport routier voit le bout du tunnel

Publié le 23 février 2007

Par Benoît Landré
3 min de lecture
La croissance économique enregistrée en 2006 a permis aux entreprises du transport routier de sortir la tête de l'eau. Selon le rapport de l'Observatoire du Véhicule Industriel (OVI), 2006 constitue une année charnière pour le marché français du transport routier de marchandises....
La croissance économique enregistrée en 2006 a permis aux entreprises du transport routier de sortir la tête de l'eau. Selon le rapport de l'Observatoire du Véhicule Industriel (OVI), 2006 constitue une année charnière pour le marché français du transport routier de marchandises....

...Après un début de décennie pour le moins délicat lié à la hausse du prix du carburant et les baisses d'activité, l'année écoulée a connu une croissance plus forte que prévue. 2006 résonne ainsi comme un tournant pour une profession fortement soumise aux pressions, qu'elles soient politiques, environnementales, financières ou européennes. "L'année 2005 a été difficile, le début d'année 2006 également mais dans l'ensemble l'exercice est plutôt bon", fait remarquer Jean-Michel Mercier, directeur de l'OVI. Les immatriculations de VI de plus de 16 tonnes ont augmenté de 2,9 % l'an passé. Les mois d'avril et septembre ont notamment été exceptionnels avec une croissance record de respectivement 20 % et 70 %. Fin novembre 2006, 49 983 VI de plus de 5 tonnes ont été immatriculés (+ 3,1 %). Si ce redressement de l'activité laisse augurer des jours meilleurs, il n'en reste pas moins que la situation ne prête guère à l'euphorie. En effet, l'OVI rappelle que le transport routier français continue de se dégrader à l'international. Depuis 2004, moins de 1 camion sur 4 est français, contre 1 sur 2 en 1996. Avant l'entrée dans l'UE des 10 derniers pays, les transporteurs français ne réalisaient que 28 % des flux entrants et 34 % des sortants. Parmi les tendances qui ressortent de cette année 2006, l'OVI révèle que les indicateurs sont au rouge pour les délais de livraison. La moitié des distributeurs interrogés confirment en effet que les délais de livraison s'allongent de plus de 30 % par rapport à 2005, pour atteindre 120 jours. Autre point noir, la faiblesse des stocks d'occasion. L'ensemble des distributeurs constate une réduction notable des stocks ainsi que la rareté des VO de bonne qualité. Par conséquent, les délais de revente ont été fortement réduits, de l'ordre de 50 jours en moyenne pour l'ensemble des VI. Parallèlement, 84 % des distributeurs ont constaté une augmentation du prix des VO. Concernant les sources d'approvisionnement, les buy-backs représentent aujourd'hui près de 20 % des VO, après les reprises spontanées (63,5 %). A noter également la montée en puissance des pays de l'Est et de la Russie dans les achats de VI. Le nombre de VO a atteint l'an passé 56 200 unités, soit un rapport VO/VN de 1,05. Si la faiblesse des stocks des VI d'occasion semble nuire au secteur, l'OVI rappelle toutefois que la pénurie de camions, de manière générale, "donne un nouvel élan aux acteurs du secteur et joue en faveur d'un rééquilibrage des relations avec les chargeurs". Un mal pour un bien. Ainsi, les acteurs ont rationalisé leurs parcs de véhicules et abandonné les trafics les moins rentables. Le marché 2006 s'est donc assaini et a amorcé une restructuration profonde. "Dans le monde du transport, on ne s'estime pas sorti d'affaires. Il n'y a pas encore d'embellie et des réserves demeurent", relativise Jean-Michel Mercier. Aussi, les prévisions 2007 de l'OVI maintiennent la plus grande prudence. L'Observatoire table sur 25 300 immatriculations (- 1,9 %) pour les porteurs, une progression de 1,5 % pour les remorques et semi-remorques neufs, une hausse de 5 % pour les VUL et une baisse de 3,5 % pour les poids lourds d'occasion. "Structurellement, dans le marché français, on vendra entre 45 000 et 50 000 véhicules. Mais avec l'arrivée de la norme Euro 4, nous restons dans l'expectative, on ne sait pas où on va. Mais 2007 devrait être un exercice intéressant", conclut Jean-Michel Mercier. 


 Benoît Landré

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