Le marché progresse et enregistre une percée du VU
Les loueurs courte durée ne sont pas mécontents. Ils ont bénéficié d'une légère croissance de leur activité sur l'ensemble de l'exercice 2008 (le marché total des locations s'est établi à la fin de l'année et sur 12 mois à 7,514 millions de locations d'après l'étude, la durée moyenne d'une location étant de 4,5 jours). Les locataires n'en ont pas moins eu des comportements totalement différents entre le premier et le second semestre, l'activité des loueurs ayant progressé de 7,4 % de janvier à juin et baissé de 3,5 % de juillet à décembre. "Les particuliers ont anticipé les effets de la crise au premier semestre et les déplacements pour motifs professionnels ont reculé au second", explique André Gallin, le président de la branche loueurs du CNPA. Tous les professionnels ont finalement constaté un infléchissement des locations à l'étranger, une hausse des locations sans trajet préalable et une percée du segment VU. Les locations de véhicules utilitaires pour motifs personnels ont ainsi progressé de 3,9 points à 24,10 %, celles liées à des motifs uniquement professionnels ayant enregistré une baisse de 0,9 point à 7,70 %. Ce phénomène a été en partie provoqué par l'émergence de la grande distribution, ledit phénomène ayant également entraîné une fréquentation plus assidue des agences de location. "Leur part dans le total des réservations est passée de 36,9 % à 38,5 %", souligne le président de la branche loueurs du CNPA. Celle du téléphone est passée de 19 % à 16,2 %, celle du Web de 14,8 % à 14,4 % et celle des agences de voyages de 5,8 % à 4,1 %. "Le prix pratiqué et la proximité sont devenus les principaux critères de choix d'une enseigne", relève André Gallin. Ce dernier ne souhaite pas pourtant assister à une baisse des tarifs, même si le taux de pénétration de la location longue durée reste "bloqué" autour de 6 % (6,1 % en 2008, soit 2,86 millions de locataires).
Des conditions de négociations dégradées
Les professionnels de la location courte durée ont d'autres priorités. "Nous souhaiterions surtout que la prime à la casse soit étendue aux VO, souligne le président de la branche loueurs du CNPA. Nous constatons aujourd'hui que des VO de retour de buy-back sont souvent plus chers que des VN." Bref, autant dire que le marché est bloqué, que les stocks s'accumulent et que les négociations entre les loueurs et les constructeurs sont quelque peu tendues. "Les constructeurs sont de plus en plus nombreux à refuser de nous vendre des véhicules en buy-back, nous déclarait récemment André Gallin. Nous avons, par ailleurs, des difficultés à financer nos flottes à des taux intéressants." Des solutions sont néanmoins envisageables. "Nous pourrions remettre dans le circuit via des contrats de buy-backs de courte durée des véhicules rendus récemment, illustre André Gallin. Nous travaillons en tout cas là-dessus avec des constructeurs." Les véhicules exploités par les loueurs sont conservés en général pendant une durée de douze mois, ces véhicules affichant un taux d'utilisation moyen de 67 %. Les conditions de négociation avec les constructeurs s'étant quelque peu dégradées et la crise économique ne présageant rien de bon pour les mois à venir, les loueurs devraient acheter de 10 % à 15 % de véhicules en moins auprès des constructeurs en 2009 (220 000 en 2008). Les loueurs courte durée de la branche loueurs du CNPA emploient quelque 12 200 salariés, dégagent un chiffre d'affaires annuel de 3 milliards d'euros et totalisent plus de 4 190 stations ou agences dans l'Hexagone. Ils totalisent un parc de 280 000 véhicules.
Photo : André Gallin, président de la branche loueurs du CNPA.
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