Le lion s’attaque à la réparation multimarque

Après trente ans d’existence outre-Manche, Motaquip arrive en France. Marque de pièces détachées de Peugeot à destination de la rechange, elle est disponible via le tout nouveau réseau Motaquip Car Service (MCS). Enseigne de réparation multimarque, MCS vient concurrencer les déjà bien établies Eurorepar (Citroën, 1 100 adhérents), Motrio (Renault, 1 100 adhérents) et Motorcraft (Ford, 400 adhérents).

Dans les bureaux du siège, avenue de la Grande Armée, à Paris, l’idée faisait son chemin depuis quelques années. La marque au lion voit sa clientèle s’évaporer après cinq ans de fidélité, au profit des groupements indépendants et de la nouvelle distribution (voir graphique). Gilles Boussac, directeur services et pièces du groupe PSA, convient que “la rechange évolue, et qu’il y a une attente de services” par les automobilistes. Attente qu’il entend satisfaire.

Il y a, aussi, la volonté de stopper une hémorragie, en récupérant ailleurs ce qui se perd d’un côté. Quitte à se tirer une petite balle dans le pied, en créant une offre concurrente à son propre réseau. Un moindre mal, puisqu’il semblerait qu’environ 200 agents (sur 2 000, soit 10 %), sont prêts à tomber le panneau Peugeot à cause d’investissements trop lourds, pour Motaquip Car Service. Ainsi, la maison mère conserverait sa part d’un gâteau, qui ne grossit plus, par vases communicants.

40 courriers, 4 clients

Peugeot se fixe comme objectif un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, pour un réseau mature composé de 1 000 adhérents, à l’horizon 2017. Il mise pour cela sur différents atouts, outre sa gamme de pièces composée de 9 200 références répondant aux critères de qualité Peugeot. En effet, l’adhérent Motaquip Car Service pourra se reposer sur 181 distributeurs (dont 22 plaques de distribution), ainsi que 314 vendeurs itinérants.

On l’a dit, agents sur le départ, mais aussi MRA avec ou sans enseigne, carrossiers, agents d’autres marques ou toute autre structure souhaitant développer une activité complémentaire sont dans le viseur du constructeur. Sous contrat de licence, l’adhérent qui opte pour le package complet devra s’acquitter d’un montant mensuel – lissé sur 36 mois – de 375 euros. Dans le panier : le DMS PC et imprimante (la préconisation unique étant Solware), l’outil de diagnostic Multidiag, la documentation multimarque ainsi qu’un envoi mensuel de 40 courriers en local, garantissant un gain d’un moins 4 clients.

Pour pouvoir adhérer, il faudra se plier au déploiement du plan de communication de l’enseigne, avec un investissement de départ en signalétique de 1 300 euros. Et prendre le risque d’une “mauvaise presse” : le site Internet se voulant participatif, les clients pourront noter leur garage, facture à l’appui. Sans censure, promet-on.

Motaquip Car Service a soigné son approche marketing, “plus qualitative que son cousin Eurorepar”, à en croire Charles Sirot, responsable du réseau. A fin 2012, le réseau, qui promet une augmentation de CA de 20 % pour un MRA, espère 50 adhérents. Le lion devrait le savoir : patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.

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FOCUS

• 9 200 références de pièces
• Couverture de 85 % du parc roulant
• 181 distributeurs
• 2 livraisons quotidiennes
• Redevance : 90 €/mois
• Droits d’entrée : aucun
• Objectif : 1 000 adhérents en 2017 pour un CA de 20 M€

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ZOOM - Bientôt le web ?

La stratégie de Motaquip est de répondre présent dans les différents canaux de distribution de la pièce. La marque va alors s’attaquer au “Do it yourself”, en mettant en ligne prochainement un site de e-commerce. Gilles Boussac, directeur services et pièces du groupe PSA, a cependant prévenu qu’il était encore trop tôt pour entrer dans les détails de cette offre, disponible courant 2013. La gamme de pièces Motaquip gagnera ainsi en visibilité, via un canal additionnel qui lui sera exclusif.