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"Le Bac Pro va devenir l’accès principal à la Profession"

Publié le 25 février 2011

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Philippe Mérel, chef du département action institutionnelle de l’Anfa.
Philippe Mérel, chef du département action institutionnelle de l’Anfa.

Journal de l’Automobile. Autour de quelle architecture s’articule actuellement votre travail sur les formations supérieures ?
Philippe Mérel.
Tout d’abord, nous mettons l’accent sur la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences. C’est encore sous forme d’expérimentation, mais les choses se précisent. Cette démarche progresse dans les TPE et s’oriente aussi naturellement vers les grands groupes de distribution. Nous nous situons dans une approche qui dépasse le simple cadre de la formation. Par ailleurs, nous cherchons aussi à promouvoir l’élévation du niveau des compétences avec des diplômes de haut niveau. La licence professionnelle, en vigueur dans les universités de Marne-la-Vallée et de St-Brieuc, donne d’excellents résultats, avec 90 % de taux d’insertion professionnelle et dans la profession à 100 %. Il convient de souligner que nous avons le même cahier des charges dans toutes les universités. Nous allons selon toute vraisemblance ouvrir une nouvelle licence à Grenoble à la rentrée prochaine et nous couvrirons donc le grand sud-est. Par la suite, un projet sera à l’étude pour le sud-ouest.

JA. Le Master Distribution en lien avec l’Essca et le diplôme d’ingénieur du GARAC viennent aussi compléter votre dispositif, n’est-ce pas ?
PM.
Tout à fait. Concernant le Master, la situation est encourageante même s’il faut franchir la difficulté représentée par le fait que les étudiants mettent différents métiers en concurrence et que l’automobile n’a pas forcément un rayonnement immense en ce moment. Nous espérons aussi créer bientôt, dès octobre 2011, un équivalent à la licence “Manager des équipes commerciales”. Nous nous appuyons sur l’expertise du GNFA pour tout ce qui est appliqué à l’automobile à proprement parler. Au niveau du diplôme d’ingénieur du GARAC, les premiers résultats sont aussi encourageants. C’est un motif de satisfaction car les obstacles sont légion : la concurrence forte entre écoles d’ingénieurs, la marche qui est très haute depuis le BTS AVA, le cycle qui dure trois ans, l’exigence d’un résultat minimum au TOEIC…

JA. Le rythme de développement de ces formations supérieures est-il amené à croître fortement ?
PM.
Il est amené à croître car au-delà de l’élément démographique, de nouveaux besoins apparaissent dans la Profession. Cependant, il faut aussi être patient. D’une part, ce développement dépend directement des entreprises et d’autre part, il faut attendre que les premiers diplômés aient fait leurs preuves. D’une certaine manière, c’est forcément plus rapide avec les licences professionnelles car le cycle ne dure qu’un an. Nous avons donc déjà des anciens qui ont “montré l’exemple” et qui sont même désormais tuteurs de certains jeunes.

JA. Au niveau de la formation continue, le Badge suit-il un développement similaire ?
PM.
Le développement du Badge est plus rapide et cette formation fonctionne très bien. Elle répond à un réel besoin des entreprises, en termes de compétences, et se met au service de la promotion interne et par extension, de la fidélisation. De plus en plus de groupes sont dédiés à des marques ou à des groupes de distribution.

JA. Jugez-vous positivement la mise en place du Bac Pro en trois ans ?
PM.
Il s’agit d’un dossier bien plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord et qu’on ne peut pas dissocier de la réforme du lycée. Le projet est passé en force, après une expérimentation moyennement probante dans la métallurgie. Mécaniquement, nous avons augmenté considérablement les effectifs du Bac Pro et cela n’est, de surcroît, pas sans incidences sur l’alternance. En somme, c’est encore un gros chantier pour nous actuellement.

JA. Au niveau de la formation initiale, quelle est la recomposition des effectifs par niveau ?
PM.
Nous constatons une baisse significative des effectifs en niveau V, tandis que la hausse est manifeste sur les niveaux IV et III. Une progression est aussi à noter sur les niveaux II et I, mais il faut garder à l’esprit que le volume reste réduit. En fait, il s’agit là d’une tendance lourde et n’en déplaise à certains, le Bac Pro va devenir l’accès principal à la Profession.

JA. Pour conclure, comment gérez-vous l’anticipation de l’émergence de nouvelles technologies, de type VE ou hybrides, sachant que vos ressources sont “limitées” et “sous contrôle” ?
PM.
Nous avons des dispositifs de veille sur ces dossiers, mais nous ne pouvons pas nous y risquer massivement aujourd’hui. En effet, trop d’incertitudes demeurent : quel volume de véhicules, qui va les distribuer, quelles infrastructures et quels standards ??? Mais ne perdons pas de vue que nous avons un parc de 34 millions de véhicules avec un moteur à combustion interne et un parc globalement vieillissant. Bref, actuellement, nos deux priorités, c’est-à-dire celles des entreprises, restent le diagnostic et les services.

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